La réflexivité dans et par la recherche. Sous la direction de Eleni Demetriou, Matthieu Demory, Alice Pavie Avec la collaboration de Camille Noûs, N 1, vol. 30, novembre 2021

La réflexivité en sciences sociales consiste en l’analyse des diverses faces de la pratique scientifique et fait du rapport du chercheur à sa recherche un objet d’analyse. Elle apparaît dès les débuts de « l’ethnologie de terrain », sous la forme de l’écriture à la première personne qui pousse à l’explicitation de sa propre posture tout au long du processus de recherche (Olivier de Sardan, 2000) ; mais ce n’est qu’à partir des années 1960 que des ouvrages et des articles méthodologiques lui sont consacrés (Olivier de Sardan, 2000). Le recours à la réflexivité est aujourd’hui plus fréquent, ce qui s’explique, en partie, par la légitimation
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croissante de la démarche ethnographique dans son ensemble (Fassin, 2008). Mais la réflexivité n’est pas l’apanage de l’ethnographie. Ce terme renvoie à une multiplicité de pratiques qui se déploient à toutes les étapes de la recherche : questionnement du rapport à l’objet ; travail d’analyse et de déconstruction des catégories mobilisées ; prise en compte du point de vue des acteurs étudiés ; enjeu de la restitution des résultats, etc.

Le coronavirus à l’assaut des villes. Pour une approche interdisciplinaire de la crise sanitaire. Sous la direction de Brahim Labari et de Zouhir El Bhiri, mars 2021

Les textes qui forment ce volume sont des versions remaniées de certaines des communications présentées lors du colloque international « La ville, la Mondialisation et la pandémie du Coronavirus : A la recherche d’une cohérence paradigmatique ». Colloque Organisé par le Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences Sociales (LISS) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines d’Agadir les 24 et 25 Juin 2020. Fidèle à la tradition interdisciplinaire qui est la sienne et conscient de la complexité des problèmes inhérents à la vie en société, notre laboratoire (LISS) se fixe l’objectif originel d’adopter un regard pluriel pour approcher et étudier judicieusement les objets considéré comme enchevêtrés dans un système. En cela, il a réuni, à l’occasion de cette manifestation tenue dans son intégralité en mode distanciel, anthropologues, sociologues, géographes et autres spécialistes des sciences sociales ainsi que des doctorants répartis en ateliers pour mettre analytiquement en articulation les trois catégories (ville-mondialisation et pandémie) et par là-même penser et agir notre monde en tension.

Note de lecture : Lardellier Pascal, Arrêtez de décoder,

La visite à la vieille dame. L’interdisciplinarité comme nouvel/vieil avatar des Sciences Humaines et Sociales. Sous la direction de Brahim Labari et de Mohamed Sguenfle, N 1, Vol. 32 / 2021

Un avatar se faufile au cœur des sciences humaines et sociales : la parcellisation des savoirs et des connaissances. Cet avatar est aussi ancien que l’est le courant contraire qui pousse à l’unification de toute la famille des sciences, notamment humaines et sociales. Il est toutefois de bon aloi de s’interroger sur l’utilité, la légitimité et la pertinence de la parcellisation tout en étant conscient qu’au sein même d’une discipline, l’ultra-spécialisation en sous-disciplines semble consacrée par les pairs qui ne font que s’aligner sur la vulgate professée depuis au moins la seconde guerre mondiale. L’on constate sans coup férir que, de par le monde, les grandes associations académiques reproduisent la même vulgate en s’organisant en réseaux thématiques, en comités de recherche et autres groupes de travail et en procédant au recrutement des enseignants-chercheurs selon les modalités du poste profilé. Tout cela en se dispensant de faire l’examen critique d’une telle perspective de fonctionnement et d’organisation.

Culture et développement : Réflexion sur les « blocages culturels » au Maroc