LA COMMUNAUTE N’EST PAS LE COMMUNAUTARISME

coordonné par Ivan Sainsaulieu et Monika Salzbrunn, – Paris, juin 2006

Mots-clés

COMMUNAUTE / COMMUNAUTARISME / LIEN SOCIAL / REPRESENTATIONS /TERRITOIRES / ESPACE SOCIAL ET URBAIN / INTEGRATION / CULTURES /ETHNOGRAPHIE

Introduction

Produit de recherches scientifiques en résonance avec le débat actuel sur le communautarisme, ce dossier nourrit une double ambition. Il entend d’abord montrer, au travers de typologies rigoureuses, combien la communauté revêt des formes sociales variées, avec une densité sociale et des degrés d’appartenance et d’adhésion variables, comme le montrent les articles sur des aspects ethniques ou nationaux, urbains, politiques, religieux, professionnels. Le fait communautaire est plus présent qu’on ne le croirait, mais ses formes sont multiples. D’autre part, ce dossier entend intervenir dans le débat sur le communautarisme en critiquant l’accent mis sur les croyances plus que sur les pratiques sociales et l’amalgame entre communautés et communautarisme.

Ce dossier répond ainsi à un double paradoxe sur la communauté. D’un côté, on assiste à une surexploitation idéologique du terme. D’où notre volonté de distinguer la forme sociale communautaire de la question du communautarisme, à forte charge symbolique, qui contribue certes à la fixation des communautés dans la conscience et l’imaginaire social et politique mais qui tend à cacher les phénomènes relationnels réels voire à les falsifier, exagérant ici la forme communautaire et contribuant là à reléguer dans l’ombre d’autres formes communautaires moins idéologiques mais non moins réelles. C’est donc une première ambition de ce dossier de reconnaître les « vrais » visages de la communauté en plongeant dans l’expérience sociale à la lumière de travaux empiriques récents.

D’un autre côté, on sous-estime les phénomènes collectifs en insistant sur les parcours et trajectoires individuelles. Pourtant, il n’est pas difficile de prendre le contre-pied de cette hypothèse de l’individualisation des rapports sociaux, car c’est précisément le manque de valeurs communes et l’exacerbation de l’individualisme qui peut conduire à la recherche d’appartenances sociales locales. De fait, les appartenances à des groupes sont plus répandues peut-être qu’on ne se l’imagine de prime abord. La variété des pratiques communautaires contraste d’ailleurs avec la revendication d’une très grande unité intrinsèque au phénomène communautaire (au nom de la tradition ou de l’idéologie). Il reste que, bien entendu, on doit se prémunir également de tomber dans l’illusion entretenue par les acteurs individuels et collectifs sur eux-mêmes, même si celle-ci peut entretenir le fait communautaire. L’examen des formes communautaires dans diverses dimensions de la vie sociale (ville, travail, religion, relations inter-ethniques) doit donc analyser les motivations des acteurs et l’épaisseur du lien social. Pour ce faire, nous avons défini des enjeux polarisés relevant à la fois de la littérature sociologique (sans prétendre à l’exhaustivité) et des enquêtes empiriques menées dans les différents volets présentés ici1 :

  • La question de la normativité. Bien connue des sociologues, la normativité consisterait ici à défendre la communauté contre le communautarisme et plus généralement à prendre le parti des acteurs. Sans pouvoir assurer au lecteur une neutralité illusoire, les auteurs s’attachent pourtant à distancier leur regard notamment en distinguant le discours des acteurs sur un idéal de vie consensuel de formes observables de lien ou de conscience collectives.
  • La tension individu-collectif. Enjeu sociologique classique, la tension entre « communauté » et « société » décrit deux types de formes sociales où varie la place de l’individu et du groupe dans les pratiques sociales. Sans que le débat ne sépare absolument, dès l’origine, les individus des groupes, il témoigne d’une forte tension sociale entre l’individu et le collectif relayé dans le débat français récent par un retour en force du thème de l’individualisme. Sur le plan international, les théories portant sur la société-monde rappellent la complexité des références autour desquelles s’orientent l’action individuelle mais aussi l’action collective.


1 D’autant que les auteurs ne se sont pas concertés sur la définition de la communauté pour faire leurs enquêtes.


  • De même, sur le plan scientifique, sociologues et anthropologues oscillent, ici comme ailleurs, entre deux définitions objective et subjective de la communauté, selon qu’ils examinent la densité du lien social (objective, mesurable par exemple par la fréquence des rencontres) ou les sentiments d’appartenance subjectifs, d’identification des individus au groupe (par exemple l’usage du pronom personnel « nous »).
  • Une autre question sensible dans les contributions rassemblées ici relève de la construction spatio-temporelle de la communauté. La communauté relève-t-elle d’un héritage culturel quasi intangible et pour partie involontaire, comme les liens parentaux, ou bien se construitelle autour d’un espace et dans une temporalité donnée ? Est-elle durable ou occasionnelle ?
  • Sociabilité affective et stratégies d’intérêt. Au sein de la communauté ou dans la construction communautaire les investissements et les finalités des acteurs divergent notamment sur les places respectives des affects et des calculs d’intérêt.
  • Mouvement social, action politique et la communauté dont la base est la finalité de l’action.

Jusqu’où doit-on être dupe de la communauté, jusqu’où peut-on la mettre en cause ? Malgré les inconvénients liés à la polysémie du terme, dont on vient d’avoir l’illustration, nous choisissons de partir avec l’idée de l’existence sociale d’un phénomène communautaire, consistant à la fois dans un sentiment d’appartenance et dans une forme de lien social ideal-typique dont il s’agit de préciser les contours ou les real-types

 

Sommaire

Evolution linéaire du concept communautaire

De la communauté de classe au réseau : la ‘community’ au prisme de l’ethnographie anglaise

Dans son article « Destin d’un concept : la ‘communauté’ dans les ethnologies française et anglaise », Sophie Chevalier examine la façon dont les ethnologues ont « utilisé » le concept de « communauté », en particulier dans l’ethnologie de la Grande-Bretagne. L’analyse synchronique part des travaux de l’anthropologie urbaine anglaise pour arriver aux utilisations actuelles de ce concept, dans son acception de « communautarisme ». Une comparaison avec l’ethnologie de la France, de l’ethnologie rurale à l’ethnologie urbaine, montre le destin historique, jusqu’à aujourd’hui, d’un concept comme celui de communauté dans des traditions anthropologiques distinctes traduisant une conception différente du rapport entre individu et groupe, puis entre classe sociale, réseau et culture.

Evolution du sens communautaire en milieu urbain : les sens de la ‘houma’ à Alger

Suivant une analyse synchronique des usages de la notion communautaire de « houma », Nora Bouaouina met l’accent sur le rôle de l’urbain dans l’émergence des formes de liens sociaux. Son article « Les formes des identités communautaires de quartier : le cas d’Alger » montre comment, à l’indépendance de l’Algérie, plusieurs événements ont modifié les rapports entre les membres de la famille et entre l’individu et la collectivité. De ces mouvements a surgi un conflit entre la société et sa ville. Les processus actuels de pratique urbaine et de perception de l’espace urbain en Algérie renvoient à des nouvelles formes de liens sociaux. Ainsi, par exemple, le terme algérien «houma » traduisait au passé un ordre social, fondé sur une identité communautaire (socio-spatiale) spécifique où la proximité spatiale donnait au voisinage un sens sacré et où le code de l’honneur était omniprésent et rigoureux. Aujourd’hui, le terme «houma » tend à prendre d’autres formes : tandis que l’individu continue de bénéficier des solidarités de la communauté du quartier, il montre en même temps une envie d’échapper à son contrôle. La volonté d’indépendance par rapport à la communauté et au groupe familial traditionnel est particulièrement signifiée par les couples et les femmes, qui font l’objet privilégié d’un contrôle social sévère. Reste à savoir si cette dynamique de sociabilité s’écarte progressivement du schéma communautaire ? Renvoie-t-elle à l’émergence del’individu doté d’une conscience autonome ? Ce nouvel ordre social où se développent de nouvelles formes de liens sociaux favorise-t-il une fracture socio-spatiale et que reste-t-il de la notion de « houma » face aux mutations socio-spatiales ?

  

Processus de fixation de l’appartenance communautaire au quotidien et dans l’événement

Le dégagement de cultures substantielles au travail : les communautés à l’hôpital

Dans sa contribution « Les formes d’appartenance communautaire au travail : le cas de l’hôpital », Ivan Sainsaulieu montre que malgré les contraintes gestionnaires, différentes formes d’appartenance collective se dégagent du travail coopératif à l’hôpital. Au niveau de l’unité de soin, des appartenances collectives de service se constituent de manière forte, par exemple pendant le geste opératoire, du fait d’une interaction intense de type technique ou relationnelle. L’interaction relationnelle « exogène » éprouve néanmoins davantage les individus et tend à fragiliser leur communauté soignante, contrairement au type technique « endogène », plus stable. Unifiée autour d’une même filière de soins particulièrement « philanthropique » (en pédiatrie, psychiatrie et gériatrie), la communauté soignante prend aussi une dimension plus large, sectorielle, sans que l’on puisse l’attribuer à l’ensemble de l’hôpital.

Fabriquer de la communauté à travers l’événement : les fêtes dans le quartier Parisien de Belleville

Partant du constat d’un besoin croissant de signes identitaires et d’appartenance collective au cours de la différenciation des sociétés modernes et de la transformation des frontières (spatiales, sociales et politiques), Monika Salzbrunn a centré son article autour d’un événement politique qui a provoqué des réactions reflétant ces expressions identitaires : « Enjeux de construction des rôles communautaires dans l’espace urbain : le cas du quartier de Belleville à Paris ». Il s’agit d’un projet de réaménagement du quartier parisien Sainte Marthe qui se trouve entre le carrefour de Belleville et l’Hôpital Saint Louis. La menace de destruction (partielle) du quartier a fortement contribué à l’émergence et au renforcement d’une identité collective fondée sur le quartier de résidence et/ou de travail. Au cours de l’avancement du projet immobilier, la communauté de quartier évolue et se subdivise selon l’évolution du projet et du contexte politique, économique et social. Les politiques locales, nationales et/ou régionales font partie du cadre référentiel des groupes émergents. L’auteur s’est interrogée sur l’instrumentalisation de cet événement, et par les instances locales du pouvoir politique, et par les forces de la société civile. L’analyse de cet événement témoigne du caractère dynamique de cette communauté sur un niveau diachronique mais aussi synchronique. Ce dernier se traduit par une haute capacité d’adaptation des discours à la situation d’interaction et aux interlocuteurs. La catégorie de liminalité (de V. Turner) permet de comprendre la création temporaire d’un sentiment de communitas au cours de l’action sociale. Monika Salzbrunn poursuit par son analyse les débats actuels sur les communautés imaginaires (B. Anderson), la gentrification (A. Rogers, S. Vertovec) et la société monde (N. Luhmann, R. Stichweh).

Des abcès de fixation temporels : les pèlerinages à Lourdes

S’interrogeant également sur la fabrication temporelle d’une communauté à travers un événement ritualisé, Laurent Amiotte- Suchet se penche sur « Le miracle des cœurs : la production d’un lien socio-religieux chez les pèlerins de Lourdes ». Il examine dans son article la question de la construction du lien communautaire à partir d’un terrain d’investigation particulier : l’Hospitalité franc-comtoise de Notre-Dame de Lourdes. Cette association de brancardiers et d’hospitalières franc-comtoise accompagne chaque année plus de trois cent malades et personnes âgées sur les sanctuaires de Lourdes pour un intense pèlerinage d’une semaine. L’auteur a suivi leur pérégrination depuis 1999, participant aux pèlerinages en tant que brancardier et assistant à l’ensemble des célébrations religieuses et réunions de l’association qui se déploient tout au long de l’année. Entre l’individualisation contemporaine du croire analysée par la sociologie des religions et la communauté religieuse exclusive des Églises de convertis, l’association de pèlerins apparaît comme un collectif original s’assurant un temps de resserrement du lien communautaire durant le pèlerinage avant que les pèlerins ne soient renvoyés dans leurs paroisses respectives où un autre régime de validation du croire prévaut. Si, au départ du train, les motivations des membres de l’Hospitalité peuvent apparaître particulièrement hétérogènes, l’aventure collective du pèlerinage se présente comme un espace de remise en sens des expériences individuelles favorisant travail biographique et reformulation des plaintes afin que les attentes individuelles se muent progressivement en projet missionnaire et que la collectivisation des vécus personnels fasse apparaître le miracle collectif de la transformation intérieure.

 

L’appropriation réciproque du politique et du communautaire

Le Québec : une société communautaire ?

Dans « L’action communautaire contre le communautarisme à Montreal », Jacques Rhéaume montre que l’action communautaire recouvre un ensemble de pratiques sociales allant de l’organisation de collectivités locales à l’économie sociale et solidaire. Une clarification des notions autour du « communautaire » en contexte nord-américain s’impose, montrant comment l’action communautaire s’inscrit dans un mouvement social important de la société civile visant la promotion de la qualité de vie et de la défense des droits des citoyens. Ce mouvement est fort différent du « communautarisme », quoique cette tendance ne soit pas absente dans certaines pratiques. Une présentation des grands moments historiques de l’action communautaire au Québec des années 1950 à aujourd’hui permet de montrer la diversité des référents théoriques et pratiques d’un tel mouvement. Les résultats d’études spécifiques récentes de quelques cas d’action communautaire réalisées dans deux quartiers urbains à Montréal viennent illustrer la dynamique actuelle de telles pratiques sociales.

Un communautarisme politique, le cas de Lutte Ouvrière

Dans son article « Le communautarisme politique », Ivan Sainsaulieu démontre des mécanismes d’appropriation réciproque du politique et du communautaire. Il analyse ici une cohésion particulièrement forte de la communauté du fait de l’addition de croyances idéologiques et de la fréquence d’interactions sociales (en interne). En même temps, les formes sociales de cette nature peuvent trouver un large écho dans la société, comme c’est le cas de Lutte Ouvrière. Comment peuvent se concilier fermeture et ouverture ? Dans quelle mesure une phalange en rangs serrés peut s’enraciner socialement, participer à des mouvements sociaux, trouver un large écho médiatique voire électoral ?

Domination et construction du groupe ethnique : Français et Lao dans le Haut-Jura

Dans son article « Lao et Français dans le Haut-Jura : la construction réciproque de communalisations », Pierre Billon analyse les interactions entre deux groupes communautaires qui sont liés par un processus de construction mutuelle. La petite ville industrielle et cosmopolite de Saint-Claude (Jura) compte un nombre relativement important de Laotiens d’origine ethnique lao. Ils sont les derniers arrivés dans un bassin d’emploi prospère marqué notamment par l’industrie de la plasturgie où les différents courants migratoires ont, depuis une quarantaine d’années, joué un rôle majeur de variable d’ajustement au marché des PME locales par le recrutement de maind’oeuvre flexible et peu qualifiée. Cette collectivité ethnique installée depuis le début des années 1990 prend, au premier regard, toutes les apparences d’une communauté relativement homogène et peu différenciée (ségrégation spatiale, relations d’entraide inter-familiales, origine sociale modeste, maîtrise limitée de la langue française, etc.). Pourtant, cette solidarité communautaire ne donne pas lieu à une véritable organisation collective ni à une maîtrise de l’acculturation, du changement, des conflits intra-ethniques. Elle peut être lue comme une  » solidarité captive « , manière de répondre aux contingences de l’exil et d’une certaine prolétarisation. L’image de la communauté est renforcée, du côté de la société locale d’installation et du groupe majoritaire, par un contexte de vive tension inter-ethnique et de montée de la xénophobie. Ainsi assiste-t-on à une construction réciproque d’une communalisation où la communauté (ressource ambiguë pour les uns, élément de stigmatisation et de rejet pour les autres) sert la construction de frontières ethniques et pèse particulièrement sur la capacité d’action des acteurs. Ceux qui se définissent comme  » Français de souche  » ou  » Sanclaudiens depuis toujours  » en viennent eux aussi, dans ce contexte, à construire de la  » communauté « . Communalisation et sociétisation (au sens de M. Weber) se trouvent donc en tension tant au sein du groupe ethnique majoritaire que des groupes minoritaires. (insérer ici la présentation du texte de J-L Laville)

Les auteurs

Laurent AMIOTTE-SUCHET est Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses). Rattaché au Groupe Sociétés Religions Laïcité (G.S.R.L., unité mixte de recherche EPHE-CNRS), il mène actuellement une thèse de doctorat en socio-anthropologie des religions intitulée : « Pratiques pentecôtistes et dévotion mariale : une analyse comparée des modes de mise en présence du divin ». Il est membre du comité de direction de la revue en ligne ethnographiques.org et participe à un projet de recherche du 6ème programme-cadre européen (Kinship and Social Security) porté en France par l’université Paris X Nanterre et l’université de Franche-Comté.

Il a notamment publié :

« Tous égaux devant Dieu ? Réflexions sur les logiques d’éligibilité des miraculés », Social Compass, n° 52(2), 2005, pp. 241-254

« Mettre Dieu dans sa vie. L'apprentissage de la confiance en soi en milieu pentecôtiste français », in FATH, Sébastien (sous la direction de). Le protestantisme évangélique, un christianisme de conversion. Turnhout. Brépols, 2004

« Stabiliser une identité hétérogène par la patrimonialisation d’une maison typifiée », Nouvelles de l’Archéologie, n° 92, 2003, pp. 16-20 (avec Pierre Floux)

« Des pèlerins et des convertis. Les frontières de l’irruption du sacré », in FATH, Sébastien (sous la direction). La diversité évangélique. Paris. Exelcis, 2003

« Voyage avec Pierre Centlivres. De l’Afghanistan aux communautés transnationales », ethnographiques.org [en ligne], n°1, 2002 (avec Pierre Floux).

http://www.ethnographiques.org/documents/article/arcentlivres.html

 

Pierre BILLION, sociologue, Maître de Conférences à l'Université François Rabelais de Tours, spécialisé dans l'étude des relations inter-ethniques, a passé près de dix ans auprès de réfugiés d'origine lao dont il a comparé, suivant une méthode ethno-sociologique, les modalités d'installation en France, au Canada et aux Etats-Unis. Membre du Ceriem puis du Certac (laboratoires de l'Université de Rennes 2) de 1988 à 2005, il consacre aujourd'hui ses travaux aux rapports sociaux inégaux au sein du travail social et, plus largement, aux inégalités sociales en tant que membre de l'Observatoire des Inégalités (www.inégalités.fr).

Il a publié un livre en collaboration avec deux photographes : Laotiens en Armorique, Asa Editions  » Regards croisés « , 2000 et des articles, dont : « Prévention, criminalisation de l’immigration et déni des inégalités », Oasis Magazine, Oasis, le portail du travail social, 2005 (http://www.travailsocial .com) ; « Les travailleurs sociaux dits ‘issus de l’immigration’ : enjeux et paradoxes de parcours professionnels », Informations Sociales, n°113, 2004 ; « Où sont passés les ‘travailleurs réfugiés’ ? Trajectoires professionnelles des populations du Sud-Est asiatique », Hommes et Migrations, n° 1234, 2001 ; « Réseaux sociaux ethniques et production de solidarités. Réfugiés lao en France, au Canada et aux Etats-Unis », in : Ida Simon-Barouh (éd.) et GDR 1174 Migrations internationales et relations inter-ethniques, Dynamiques migratoires et rencontres ethniques, Paris : L’Harmattan, pp. 167-195, 1998.

 

Nora BOUAOUINA est doctorante à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, au Laboratoire de Démographie Historique. Son sujet de thèse porte sur les formes d’usage de l’espace habité urbain. Parmi ses travaux :

 «Les formes de sociabilité urbaine dans l’espace privé et public de l’habitat maghrébin : le cas dela ville d’Alger », (publication en cours) présentée au Congrès international de l’Association International des Sociologues de Langue française sur L’individu social : autre réalité, autre sociologie ? (Tours, 2004).

«Les pratiques d’usage de l’espace habité fragmenté : cas de la ville d’Alger entre fracture et lien social »communication présentée au Colloque International de sociologie Nouvelles socialités à l’ère des Fragmentations organisée par l’Association International des Sociologues de langues française. (Istanbul, 2005).

«L’appropriation de l’espace public d’Alger par l’algérienne dans les années de crise entre : sacralisation et violation de l’honneur symbolique», (publié dans les actes du congrès) Congrès international des recherches féministes dans la francophonie plurielle intitulé Citoyennes sans frontière. (Ottawa, 2005).

 

Sophie CHEVALIER est Maître de Conférences en ethnologie à l’Université de Franche-Comté, et elle est chercheur associé au LAIOS (Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales/EHESS/Paris). Elle a enseigné également en Suisse, Grande-Bretagne et Brésil et a passé deux ans, de 1992 à 1995, au département de « Social Anthropology » de l’Université de Cambridge comme chercheur associé. Elle travaille en anthropologie économique et ses recherches portent sur les pratiques domestiques, la consommation, les formes et sphères d’échanges. Elle a conduit des terrains ethnographiques en France, en Grande-Bretagne et plus récemment en Bulgarie.

Elle prépare actuellement l’édition d’un numéro spécial de la revue « Ethnologie Française » sur l’ethnologie « at home » en Grande-Bretagne. Par ailleurs, elle est co-directrice de la revue en ligne www.ethnographies.org. Publications les plus récentes :

En co-direction avec Jean-Marie Privat et rédaction de l’introduction générale de Norbert Elias et l’anthropologie. « Nous sommes tous si étranges... Paris, Editions du CNRS, 2004.

« A emigraçao em França » Vozes do Povo : A folclorizaçao em Portugal, sous la direction de S. El- Shawan Castelo-Branco et J.Freitas-Branco, Lisbonne, Celta Editora, 2003.

« The Cultural Construction of Domestic Space in France and Britain », SIGNS : Journal of Women in Culture and Society, University of Chicago Press, vol.27, n°3 (2002) 847-856.

« Spheres of exchange in the Bulgarian transition » in Working Papers, Max Planck Institute for Social Anthropology in Halle/Saale, n°24 (2001).

En co-direction avec Anne Monjaret, « Les cadeaux : à quel prix ?  » Ethnologie Française, n°4, tome XXVIII (1998), ré-édité par les Presses Universitaires de France, 2001.

 

Jean-Louis LAVILLE (insérer présentation de l’auteur)

 

Jacques RHEAUME, Ph.D en sociologie et M.A. en psychologie est professeur titulaire à l'Université du Québec à Montréal et directeur de recherche d¹un Centre de services sociaux et de santé (CSSS) à Montréal. Son champ de spécialité est la psychosociologie des groupes , des organisations formelles et des récits de vie. Les thèmes principaux de ses travaux et publications sont : santé mentale au travail ; citoyenneté et immigration ; milieu associatif et économie solidaire. Ouvrages reliés à l'action communautaire :

Rhéaume, J et alii. (2005). «Action communautaire, empowerment et construction identaire : ethnicité et pauvreté », Rapport de recherche. Publications du CRF, CSSS Côte-des-Neiges, Métro, Parc-Extension. 139 p.

2002 : El relato de vida colectivo y la aproximacion clinica en Ciencias Sociales. Revue Perfiles Latinoamecicanos, No 21, Diciembre 2002, p. 99-113.

Rhéaume, J.; Roy, S. (2000) Defining without discrimination? Ethnic groups and social problems. In Research and Inequality, sous la dir. de C. Truman, D.M. Mertens, B. Humfries, London, UCL Press, p. 236-247.

R Roy, S.; Rhéaume, J.; Rozier, M.; Hétu, P. (2000) L'hébergement des jeunes mineurs en difficulté: une solution ? In L'errance urbaine, sous la dir. de Danielle Laberge, Editions Multimondes, Sainte-Foy, p. 405-416.

Rhéaume, J. et alii (2000) La sociologie implicite des intervenants en contexte pluriethnique, Novembre 2000 Publications du Centre de recherche et de formation, CLSC Côte-des-Neiges, No. 6. 169 pages.

 

Ivan SAINSAULIEU est sociologue et politiste. Il mène des recherches au CNRS, dans le cadre du LISE (Laboratoire Interdisciplinaire de Sociologie Economique) et est chargé de cours aux universités de Paris V, Paris VIII, Paris XI et Paris XII. Ses travaux rencontrent souvent le thème de la communauté et de l’appartenance collective, dans le cadre de la sociologie des mouvements sociaux et du travail, comme en témoignent ses publications. Deux ouvrages sont parus chez L’Harmattan, dans la collection Logiques Sociales :

La contestation pragmatique dans le syndicalisme autonome – Le modèle SUD en question, 1999.

Le malaise des soignants – Le travail sous pression à l’hôpital, 2003.

Un troisième est à paraître (Les communautés de soins à l’hôpital, Lamarre, 2006).

Il a collaboré également à différentes revues de sociologie et de science politique, en France et à l’étranger (Revue Française de Science Politique, Sociologia Problemas e Praticas, Contre Temps, Industrial Relations – Relations industrielles, Regards Sociologiques, Sociologie du Travail). Il a publié plusieurs tribunes dans le quotidien Le Monde et a participé à une émission télévisée sur le militantisme (90 minutes pour savoir, Canal +). Il coordonne cet ouvrage.

 

Monika SALZBRUNN, est sociologue et anthropologue. Elle est chargée de recherche au CRIA (UMR 8131 CNRS-EHESS) et chargée de cours aux Universités Paris-X et Paris-XII et à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP-EAP). Elle est également membre du GEUTICM (Groupe d’études sur l’usage des technologies de l’information et de la communication dans les migrations, MSH Paris) et chercheuse associée à MIGRINTER (Migrations internationales, MSHS Poitiers) et à l’Institute for Global Society Studies (Université de Bielefeld). Auteur d’une thèse de doctorat en cotutelle (EHESS et Université de Bielefeld), elle a publié une vingtaine d’articles parus dans des revues et ouvrages internationaux (Allemagne, Italie, Grande Bretagne, Pays-Bas, Turquie), portant sur les réseaux migratoires en Europe et aux Etats-Unis. Ses recherches actuelles, soutenues par la Deutsche Forschungsgemeinschaft et la European Science Foundation, portent sur les fêtes comme moyens d’expression politique. Parmi ses travaux :

2004: « The Occupation of Public Space Through Religious and Political Events: How Senegalese Migrants became a Part of Harlem, New York ». in Journal of Religion in Africa, 32, 2 , pp. 468- 492.

2002: « Hybridisation of Religious Practices amongst Westafrican Migrants in France and Germany », in : Deborah Bryceson, Ulla Vuorela (Hrsg.) : The Transnational Family. New European Frontiers and Global Networks, Oxford: Berg, pp. 217-229.

2001 : « Entre voiles et crucifix – Les politiques allemandes et françaises d’intégration, en particulier à l’égard de la population musulmane », in : La Transmission du savoir dans le monde musulman périphérique, No. 20 Paris: EHESS/CNRS, Programme de recherches interdisciplinaires sur le monde musulman périphérique, pp. 48-77.