L’année 2023 qui s’est achevée aura été incontestablement riche en enseignements pour quiconque se dote un tant soit peu d’esprit critique.

Elle aura acté un chamboulement au niveau planétaire qui a vu défiler en un siècle moult transitions : de la bipolarité à l’unibipolarité en cheminant aujourd’hui vers une sorte de multibipolarité sans leadership comme les BRICS en sont l’illustration.

Jamais la démographie n’a été devenue ainsi un poids lourd dans la balance des relations internationales avec des prédictions quant à son évolution et à ses effets impactants sur la géopolitique des migrations, ressuscitant in fine le retour en force du souverainisme salvateur face au mondialisme que l’on présentait, il y a peu, comme étant la destinée de l’Humanité. Jamais les guerres de domination et d’oppression n’ont aussi pullulé de partout et jamais l’arme nucléaire n’a été brandie avec autant de dissuasion insistante.

Les questions sanitaires et sociétales ont pris une autre dimension durant cette année 2023 : la sortie cauchemardesque du covid, la crainte que surviennent d’autres pandémies plus meurtrières a structuré l’inconscient collectif, les mutations de l’institution familiale et l’imbroglio autour des frontières entre le biologique et le social, l’offensive de l’intelligence artificielle ont de quoi effrayer et remodeler le regard sociologique. Gageons que nous serons à l’avant-garde et toujours pour alerter, prévenir et contribuer utilement à la compréhension des enjeux qui nous assaillent…

La revue internationale de sociologie et de sciences sociales Esprit Critique souhaite une très bonne année 2024 à ses collaborateurs, à ses contributeurs et à ses lecteurs.

 

Brahim Labari et Sylvie Chiousse