Les mobilisations collectives. Une controverse sociologique
Résumé : Le dopage sportif accepte maintes définitions et maintes représentations souvent renforcées par une lutte antidopage peu performante et peu rassurante. Entre des contrôles inégaux tant sur le plan de la fréquence que de la fiabilité mais aussi des statistiques publiées à l’emporte-pièce, une véritable nébulosité entoure ce phénomène. Pourtant, en dépit de ce dopage sportif galopant, multiforme et difficile à enrayer, nous allons émettre l'hypothèse selon laquelle deux logiques étroitement liées semblent justifier le dopage sportif. D’une part, la logique interne du jeu sportif (caractéristiques distinctives de l’activité sportive pratiquée), et, d’autre part, la logique externe à l’activité pratiquée (degré d’institutionnalisation des jeux sportifs, médiatisation, enjeux financiers, aspirations et motivations personnelles du sportif agissant).
Mots-clés : Dopage sportif – Sport – Jeux sportifs – Logique interne – Logique externe.
Les deux logiques consubstantielles du dopage sportif A la fin de l’été 2005, le rêve illusoire de voir un cyclisme sportif propre, honnête et se réclamant de l’esprit de Pierre de Coubertin, se brise sous la lecture d’un article accablant d’un grand quotidien sportif français [[1]]. Lance Amstrong, vainqueur du tour de France 2005 pour la septième fois consécutive, est accusé, preuves à l’appui, d’avoir été contrôlé positif. Selon les résultats scientifiques du laboratoire national antidopage de Châtenay-malabry (France), accrédités et justifiés par le recoupement de documents officiels, le champion américain aurait utilisé de l’EPO et ce, à plusieurs reprises, au cours de son premier et victorieux tour de France (1999). Pour enfoncer le clou, un américain peut en cacher un autre : le vainqueur de l’édition 2006, l'américain Floyd Landis est lui aussi contrôlé positif et sa participation au Tour de France 2007 n'est plus d'actualité. Entre le vague à l’âme des inconditionnels du sport de haut niveau et les grands remous autour d’une pratique sociale sportive de référence, les interrogations demeurent, le scepticisme grandit, mais l’occultation et le mensonge aussi ! Alors, entre ceux qui croient encore à la magie des exploits sportifs et ceux pour qui le sport n’est que magie noire, duperie et argent sale, une étude sociologique originale et rigoureuse pourrait faire réfléchir bon nombre de « sportophiles » et de « sportophobes ». En effet, lors d’un récent colloque [[2]], nous avons expliqué, de façon synthétique, les logiques plurielles du dopage sportif. Nous allons ici approfondir notre réflexion sur ce sujet brûlant, d’actualité et malheureusement encore plein d’avenir. Une définition du dopage bien obscure
Le dopage a du mal à se définir de façon partagée ; les politiques, les médecins, les sociologues du sport, les médias et même les sportifs possèdent leur propre point de vue. De surcroît, le dopage est une pratique sociale ancestrale qui touche désormais toutes les sphères sociales (le travail, le sport, le loisir, la politique, les arts, etc.). Devant ce foisonnement d'acceptions, le concept du dopage semble indéterminable. Alors pour tenter de délimiter le champ du dopage sportif, nous procéderons à quelques éclaircissements. En premier lieu, la notion de « dopage sportif » ne concerne que les situations ludomotrices. En d’autres termes, un bûcheron se dopant, pour augmenter sa rentabilité au cours de l’abattage des arbres, ne sera pas considéré comme un sportif dopé. En effet, la situation motrice ainsi décrite fait plutôt référence au monde du travail (ergomotricité) qu’au monde du jeu. En second lieu, le joueur d’échecs qui utilise des produits illicites, tels que les bétabloquants, pour limiter son stress ne sera pas non plus considéré comme un sportif dopé. Pourtant, me rétorqueriez-vous avec raison, il s’agit d’un jeu car il possède – au regard de la théorie des jeux (Guerrien, 2002) – une liste de joueurs, avec pour chacun d’eux un ensemble de choix et une fonction donnant lieu à des gains. Pour ajouter à la confusion, les échecs sont considérés comme un « sport » par les fédérations d'échecs de certains pays de l’Est.
Toutefois, nous partageons le point de vue du sociologue Pierre Parlebas : « Selon notre critère, le jeu d'échecs n'est pas un sport ; il s'agit d'une pratique passionnante, mais qui ne peut être dénommée « sport » tout comme le scrabble ou le bridge dont la pertinence n'est pas motrice mais combinatoire et symbolique. On peut jouer aux échecs ou au scrabble par correspondance, sans s'appuyer sur la motricité ; il serait difficile d'en faire autant avec le rugby ou le saut à la perche. Les jeux de société ne sont qualifiés de « sport » que par pure métaphore, par un glissement sémantique au nom d'autres critères » (Parlebas, 2005, p. 73). Ainsi, le joueur d’échecs n’utilise sa motricité qu’essentiellement comme moyen et non pas comme fin ; à tel point d’ailleurs qu’un assistant pourrait déplacer les pièces à la place du joueur après que celui-ci ait indiqué la position souhaitée. La pertinence n’est pas motrice, elle est liée à l’intelligence abstraite et opératoire.Le dopage sportif ne concerne donc que les jeux sportifs au cours desquels la motricité rythme le cœur du jeu ; en aucun cas, une situation sociale d’un autre type peut se voir associée avec la notion de « dopage sportif « , comme l’illustre le tableau 1 suivant :
|
Ludomotricité | Ergomotricité | |||
Situations sociales typesTraits distinctifs | Jeux de société | Rites (de types moteurs) | Jeux sportifs traditionnels | Sports | Situations de travail |
Situation motrice | ● | ● | ● | ● | |
Règles de compétition | ● | ● | ● | ||
Institutionnalisation | ● | ● | ● |
Tableau 1 : Tableau des traits distinctifs attestés (●) de façon différentielle dans plusieurs situations sociales-types (Parlebas, 1981, p. 245). On distingue les jeux sportifs (ludomotricité) des autres formes sociales. Dans les formes sociales de pratiques ludomotrices, on s’aperçoit que, faute de n’être pas revêtus de la parure institutionnelle et d’un cadre compétitif drastique, les pratiquants d’activités physiques de loisir (comme les jeux sportifs traditionnels) ne se verront pas infligés une sanction s’ils ont recours au dopage car, bien entendu, aucun contrôle antidopage n’est prévu actuellement pour des activités non institutionnalisées. Le territoire du dopage sportif ainsi balisé, il nous reste désormais à le définir. Le docteur De Mondenard définit le dopage sportif comme étant « tout ce qui permet au corps d’évoluer au-delà de ses aptitudes naturelles par des moyens extra-physiologiques« (De Mondenard, 2000, p. 57). A cette définition s’ajoute un large inventaire de ce qui relève du dopage : « provoquer un coup de fouet par des stimulants (amphétamines, caféine…), accroître la force musculaire par des anabolisants, par des stimulations électriques« , etc. De (Mondenard, 2000). Toutefois, derrière cette limpidité définitoire se cache une réalité bien plus obscurcie : d’une part, comment ne pas s’interroger sur la notion trouble de « substances artificielles « ? Par exemple, sur le plan alimentaire, qu’entendons-nous par produits naturels ou artificiels ? Difficile de se prononcer de façon rigoureuse et définitive… D’autre part, que veut dire des « moyens extra-physiologiques » sur le plan médical ? Est-ce tout ce qui importé dans l’organisme ? Là encore, la confusion ne peut être que renforcée. En dehors de l’effet d’annonce, on observe plutôt une difficulté à délimiter les bornes de l’acceptable et de l’interdit ! D’ailleurs, certains produits acceptés hier sont interdits aujourd’hui : le non dopé d’un jour peut se retrouvé banni le lendemain, et la réciproque peut se produire aussi.
Face à cette cacophonie conceptuelle, il existe tout de même un lien qui peut réunir tout son monde sur la finalité du dopage sportif : celui-ci existe essentiellement pour l’amélioration de la performance motrice humaine. Si on confond les moyens, on s’entend sur le dessein.
Un second facteur peut recueillir l’adhésion de tous, c’est la volonté de protéger la santé des sportifs en luttant contre le dopage. En effet, depuis la première législation sur le dopage, apparue le 1er juin 1965 avec la loi dite « Loi Mazeaud », les deux lois successives de Roger Bambuck (en 1989) et celle plus récente orchestrée par Marie-Georges Buffet le 23 mars 1999, participent au respect de l’intégrité physique et moral des sportifs. Elles contribuent aussi au souci d’honorer la définition européenne du dopage sportif, étrennée lors d’un premier colloque en 1963. Dans cette conférence, « est considérée comme doping l’utilisation de substances ou de tous moyens destinés à augmenter artificiellement le rendement en vue ou à l’occasion d’une compétition » (In P. Duret, 2001, p. 136). Pointé du doigt, le dopage sportif en tentant de le « définir » ou plutôt d’en dessiner approximativement les contours, c’est louable, mais dans la pratique, le démasquer sans l’ombre d’un doute relève des travaux d’Hercule.
Si le dopage sportif existe depuis l’antiquité par la prise de remèdes et autres décoctions savantes, le problème du dopage est en fait un problème plus récent lié à son développement dans les sociétés démocratiques. A ce propos, l’épistémologue français B. During (During, 2001, p.59) signale de façon fort appropriée que « le dopage est une pratique ancienne, érigée récemment en problème. On se dope depuis la naissance du sport. On débat et dénonce surtout depuis les premiers règlements et les premières lois interdisant ces pratiques« . L’auteur émet plus loin dans son argumentaire l’hypothèse selon laquelle « l’interdiction renvoie aux valeurs du sport. Pour que la victoire puisse susciter une admiration doublée d’estime, il importe en effet que l’excellence dont elle témoigne résulte du talent, du travail, et non de la possibilité qu’auraient certains privilégiés d’accéder aux dernières découvertes pharmaceutiques. « (During, 2001, p.60).
Quoi que l’on en dise, le dopage sportif est donc considéré comme le fléau mondial des pratiques physiques. Il fait et fera toujours couler beaucoup d’encre. Si le dopage accepte maintes définitions, maintes représentations et certaines idées reçues, sa diabolisation est souvent renforcée par une lutte antidopage peu performante et peu rassurante. Entre des contrôles inégaux tant sur le plan de la fréquence que de la fiabilité, mais aussi des statistiques publiées à l’emporte-pièce, une véritable opacité entoure ce phénomène. Un état des lieux désastreux
A l’appui de nos constats, les résultats du rapport d’activité 2004, publié dernièrement (mars 2005) par le Conseil de Prévention et de Lutte contre le Dopage (CPLD), se font les témoins de ce sombre tableau.
En premier lieu, ce rapport met en avant certaines règles qui portent atteinte à la crédibilité du dopage sportif au niveau international : d’une part, l’existence de deux listes de produits interdits qui autorise par ailleurs l’usage hors compétitions d’amphétamines, de morphine, d’héroïne, d’alcool ou encore de bétabloquants. De surcroît, la liste des produits interdits est plus restreinte hors compétition qu’en compétition. Des sportifs peuvent donc aisément intensifier et augmenter les entraînements afin d’être plus performants. Enfin, le rapport du CPLD révèle que 97 % des échantillons positifs sont prélevés en compétition. Les contrôles en France hors compétition, inopinés ou non, sont moins efficaces que les contrôles en compétition. En fin de compte, il serait souhaitable que la liste des produits interdits soit identique en compétition et hors compétition afin d’apporter un minimum de crédibilité.
D’autre part, il est demandé aux laboratoires accrédités par l’AMA (Agence mondiale antidopage) de ne pas considérer comme positifs, les échantillons dans lesquels sont retrouvés des corticoïdes à des concentrations inférieurs à 30 nanogrammes par millilitre. On s’aperçoit paradoxalement que les produits interdits sont tout de même autorisés dans certaines conditions ! En d’autres termes, naviguer « entre deux eaux » permet aux protagonistes du sport de s’engouffrer dans la brèche de l’illicite et de ne pas fonctionner à l’eau claire, comme on dit dans le jargon sportif !
Par ailleurs et plus surprenant encore – à la lecture du rapport CPLD – outre le fait que certaines substances soient autorisées en deçà d’un certain seuil, certaines substances interdites pour certains sports ne le sont pas pour d’autres. C’est le cas notamment de l’alcool et surtout des bétabloquants. Ces derniers sont autorisés par exemple au golf et au tennis de table. Or, les bétabloquants provoquent le ralentissement du cœur et possède des propriétés anti-stress. Ils réduisent ainsi les tachycardies émotionnelles et les tremblements qui les accompagnent. Ces substances peuvent donc être employées pour les sports qui conjuguent adresse et technicité, tels que les activités de tir, de billard, de golf ou encore de tennis de table.
Enfin, deux autres constats nous font glisser une nouvelle fois dans le pessimisme.
Le premier, concerne le nombre de contrôles antidopage : chiffres à l’appui, le rapport 2004 révèle que les contrôles sont inégaux, peu importants au regard du nombre considérable de compétitions sportives échelonnées sur une année sportive, et surtout peu fiables car généralement les contrôles antidopage s’effectuent dans la plupart des cas à l’aide de prélèvements urinaires. Or, le rapport du CPLD nous confirme que « les méthodes traditionnelles de dépistage ne permettent pas de détecter l’ensemble des substances dans les urines« (C’est nous qui soulignons, rapport CPLD, 2OO5, p. 74) ; c’est le cas notamment de l’EPO qui demande un protocole particulier. De plus, certaines substances ne sont mêmes pas décelables dans les urines, quelle que soit la méthode. Bref, de façon rigoureuse, nous ne pouvons pas accorder beaucoup de crédit à ces statistiques.
Le second constat, dépendant du précédent, repose sur les pratiques sportives dans lesquelles les contrôles sont les plus fréquemment réalisés.
Sports |
Nombre de contrôles | Nombre de contrôles positifs | Nombre de positifs en % |
CYCLISME | 1638 | 158 | 9,6 % |
ATHLETISME | 1004 | 30 | 3 % |
FOOTBALL | 965 | 21 | 2,2 % |
RUGBY | 427 | 13 | 3 % |
BASKETBALL | 338 | 13 | 3,8 % |
HANDBALL | 334 | 8 | 2,4 % |
SKI | 300 | 13 | 4,3 % |
HALTEROPHILIE | 269 | 30 | 11, 2 % |
NATATION | 262 | 7 | 2,7 % |
JUDO | 221 | 7 | 3,2 % |
– – Tableau 2 : Pourcentage des contrôles inopinés et non inopinés au cours des compétitions sportives et hors compétition en 2003 et 2004 (Tableau façonné et complété à partir du Rapport du CPLD, mars 2005). Sur ce deuxième tableau, on s’aperçoit de la difficulté d’harmoniser la lutte antidopage à un grand nombre d’activités et ce, de manière égalitaire. Mais surtout, la première difficulté réside dans le fait de démasquer les tricheurs. En effet, seuls 40 % des contrôles antidopage positifs en 2004 ont donné lieu à une sanction (sachant qu’un contrôle positif n'est pas forcément synonyme de dopage). Malgré ces limites, nous remarquons que les contrôles donnent la part belle aux activités de haute dépense énergétique et/ou aux sports les plus médiatisés. A contrario, certains sports plus anonymes ne sont presque pas contrôlés (par exemple le vol à voile, le parachutisme, l’aéronautique, le full contact ou encore le billard). Nous verrons par la suite que ce constat n’est pas lié au hasard. Des opinions du public bien tranchées
Ce climat nébuleux entourant le dopage sportif ne laisse en tout les cas personne indifférent. Le scepticisme ambiant renforcé par ce jeu de duperie entraîne dans son sillage une floraison d’opinions et de représentations sur ce phénomène sportif.
Dans cette perspective, l’enquête de Luc Collard (Collard, 2002), effectuée auprès de quatre cents vingt-trois sportifs, étudiants en Faculté des sciences sociales, a le mérite de rentrer directement dans le vif du sujet. A la question : « Selon vous, quels sont les principaux responsables du dopage sportif ? « , les répondants doivent se prononcer en ordonnant de cinq à un les facteurs perçus du plus au moins responsable du dopage. Les cinq catégories de facteurs sont : « médecin, pharmacien, diététicien« , « média, spectacle« , « sponsor, équipe dirigeante« , « sport, compétition motrice« et « sportif, acteur compétiteur. «
Le classement final, obtenu par la procédure Blackienne (1948), place majoritairement en tête des responsables potentiels, le sponsoring, suivi des médias, puis viennent aux trois dernières places: le sportif, puis le corps médical et en dernière position le sport.
Comme le souligne fort judicieusement l’auteur de cette enquête « aux deux premiers rangs, viennent majoritairement S et M, Sponsor et Média. Ce résultat ne laisse pas de surprendre puisque l'on sait que le dopage existait avant l'arrivée massive de ces deux phénomènes. Les répondants semblent indiquer que l'argent et le spectacle sont aujourd'hui les ressorts d'un système dans lequel les sportifs (majoritairement au troisième rang) ne seraient que des exécutants« (Collard, 2002). Le sport et les sportifs semblent alors exempts de tous reproches, seule une logique externe au sport semble être placée sur le banc des accusés. Pourtant, quand on interroge de façon récurrente le public (de 1989 à 1997) [[3]] sur les sports estimés les plus touchés par le dopage, on s’aperçoit que les répondants placent majoritairement toujours aux deux premières placent, l’athlétisme et le cyclisme. Or, ces deux pratiques sportives possèdent des caractéristiques communes : un effort violent et intense et/ou un effort très soutenu. Ces efforts répétés, effectués en solitaire ou en compagnie d’autres concurrents privilégient une grande dépense énergétique. N’est-ce pas alors la logique interne [[4]] du sport proprement dit qui influencerait la prise de produits dopants?
Plutôt que d’opposer deux logiques du dopage sportif, il semble plus judicieux de les apposer, voire de les confondre. Autrement dit, nous suggérons que deux logiques, la logique interne et la logique externe des pratiques sportives, seraient imbriquées afin d’expliquer les raisons d’un dopage sportif galopant.
D’ailleurs, au sein du dernier sondage cité plus haut (Equipe magazine, 1997), 39 % du public place le football sur la troisième marche du podium des sports les plus touchés par le dopage sportif. Or, le football est un sport collectif dans lequel la décision et les stratégies motrices sont deux paramètres fondamentaux de l’efficacité interactionnelle, reléguant ainsi au second plan les caractéristiques physiques du sportif, véritable ciment de la performance sportive dans les courses en lignes d’athlétisme et de natation. Ainsi, le football, pratique sociale mondiale par excellence, spectacle haut en couleurs, sponsorisé et médiatisé comme nulle autre sport, peut-il amener ces pratiquants à se doper sous le poids de la pression extérieure.Ce limpide découpage dichotomique (logiques interne et externe) cache en fait une réalité bien plus sinueuse à dépeindre. Les deux logiques interdépendantes du dopage sportifØ La logique interne
La première logique que nous allons étudier en profondeur concerne la logique interne du sport ; logique estimée la moins responsable par les étudiants sportifs (Collard, 2002). Pour être clair, la logique interne d’une situation motrice est liée à un système de contraintes imposé par les règles du jeu. Ainsi, le rapport à autrui, le rapport à l’espace, le rapport au temps et le rapport aux objets et aux équipements nécessaires à l’accomplissement ludomoteur sont-ils clairement définis et distingués.
Pour classer les différentes formes sociales de pratiques physiques selon leurs traits de logique interne, nous nous appuierons sur la classification des situations motrices de Pierre Parlebas (Parlebas, 1976). Les catégories de pratiques physiques sont donc classées selon trois critères, combinés par leur présence ou leur absence : « interaction praxique avec partenaire(s) » (P), « interaction praxique contre adversaire(s) (A) » et « incertitude (I) issue de l’environnement physique ».
A partir des trois facteurs retenus, nous obtenons huit classes de situations motrices homogènes eu égard aux critères retenus : – PAI : cyclisme sur route, voile, etc. – AI : planche à voile, ski de fond, etc. – PA : sports collectifs, tennis en double, etc. – A : sports de combat, escrime, etc.– PI : alpinisme, raids de pleine nature, etc. – I : surf, escalade, parachutisme, etc.– P : relais en couloir, aviron en course en ligne, etc. – Ø : courses en couloir, haltérophilie, etc.
Les activités ludomotrices peuvent être scindées en deux grands domaines d’action opposés. D’un côté, les activités pratiquées en solo (les courses en couloir, les sauts, les lancers, la gymnastique aux agrès, etc.), et de l’autre côté, celles pratiquées de façon opératoire avec d’autre pratiquants qui peuvent être des partenaires et/ou des adversaires (les sports collectifs, les activités de raquettes et de combat). Si l’on ajoute l’incertitude issue de l’environnement physique, le sportif peut agir soit dans un milieu connu, figé et standardisé (comme un gymnase, un stade ou une piscine), soit dans un milieu physique inconnu, instable et fluctuant tel que la mer, les airs ou la montagne.
Cette classification est un bon indicateur des situations motrices dans lesquelles le dopage risque fortement de s’immiscer. En effet, si le dopage peut, bien entendu, concerner toutes les classes d’activités ludomotrices, certains traits de logique interne nous invitent à porter une attention toute particulière à certaines d’entre elles. Par exemple, si un pratiquant agit seul, dans un contexte où sa performance ne dépend que de lui, et qui plus est, en agissant dans un espace standardisé, dépourvu d’incertitude et avec une importante dépense énergétique, il agrandit ses chances d’avoir recours à une dose massive de produits dopants.
Prenons le cas des courses d’athlétisme et de natation ou encore de l’haltérophilie, nous avons dit plus haut que la logique interne de ces activités amène les sportifs à rechercher sans cesse l’excellence motrice en sollicitant principalement leurs ressources biomécaniques et surtout bio-énergétiques. Au passage, nous remarquons que ce contexte d’action rassemble les épreuves reines des Jeux Olympiques d'été. Pour être consacré aux épreuves olympiques et devenir le « seigneur des anneaux », il semble bien qu’il faille se consacrer à des activités illicites ; paradoxe troublant d’un olympisme prônant les vertus de la pureté de l’effort et du combat. La victoire sportive s’obtiendrait-elle aux dépens de l’échec des valeurs Courbernitistes ?
Pour ces sports, l’essentiel de l’entraînement consiste à répéter inlassablement des séquences motrices afin d’atteindre de hautes performances individuelles. De fait, la tentation est grande de se doper afin d’aller « plus fort, plus haut, plus vite« : bref, là où règne la mesure (du temps, du mètre ou du poids), on risque d’entrer dans la démesure ! Celle du dopage intensif ; ceci pour dépasser les limites « naturelles » de l’organisme, pour accroître la force musculaire, et plus que jamais actuellement, pour récupérer pleinement des efforts répétés à l’entraînement ou en compétition. Voilà pourquoi aussi, le cyclisme sur route dans lequel l’incertitude liée au milieu physique existe mais est réduite (principalement par la reconnaissance au préalable du parcours des courses, par l’utilisation de routes et non pas de chemins de terre, et par le contact audio quasi permanent – grâce à une oreillette – avec la voiture suiveuse de son équipe, etc.), peut être comparé aux pratiques précédentes. Ce mode d’entraînement très coercitif est monnaie courante dans les sports où la coopération instrumentale avec autrui est présente (sans incertitude liée au milieu physique) : par exemple, des courses en ligne telles que l’aviron ou le canoë-kayak à deux ou à quatre partenaires. Enfin, l’étude de la logique interne peut s’avérer riche d’enseignement pour mieux comprendre l’utilisation privilégiée d'une substance plutôt qu’une autre. Par exemple, les amphétamines permettent à haute dose d’améliorer le travail physique (et intellectuel) en diminuant considérablement la fatigue : l’effort individuel, violent et durable, consenti dans certaines courses à pied ou de vélo peuvent expliquer l’utilisation importante d’amphétamines, mais aussi de l’éPO ou de l’éphédrine. Pour développer la puissance ou la musculature, les activités telles que l’haltérophilie ou le bodybuilding seront enclines à utiliser, entre autre, des anabolisants. Enfin, les bétabloquants, au regard de leurs dévoilées plus haut sont étonnamment autorisés pour des activités telles que le golf ou le tennis de table. Cette première logique du dopage sportif nous permet d’émettre l’idée selon laquelle l’intensification de la prise de substances dopantes est proportionnelle à l’augmentation de la dépense énergétique et de la puissance dispensées au cours de la pratique. De ce fait, c’est plus particulièrement au sein de la classe des situations motrices pratiquées en solo et dans un milieu dénué d’incertitude, que la lutte contre le dopage doit s’intensifier. Par ailleurs, à défaut d’obtenir une liste identique des produits interdits pour tous les sports, l’analyse minutieuse de la logique interne éviterait certaines autorisations malencontreuses (comme dans le cas du golf cité plus haut). Ø La logique externe Mais, me direz-vous, il ne faut pas confondre un cycliste du dimanche matin avec un compétiteur de courses amateur (à fortiori, s’il est coureur de haut niveau). Et vous auriez raison ; nous entrons ainsi de plain-pied dans la seconde logique du dopage sportif : la logique externe des situations ludomotrices. En effet, les enjeux économiques, la spectacularisation, la pression médiatique et surtout l’institutionnalisation des pratiques physiques accentuent le phénomène du dopage. D’ailleurs, Pierre de Coubertin, dans un discours tenu à Rome dénonça très tôt et lucidement « la politique qui tend à s'emparer du sport, le mercantilisme grandissant autour des champions, l'idolâtrie du sport, bouleversant la hiérarchie des valeurs, le chauvinisme, la brutalité, le surmenage, le surentraînement et le doping« (De Coubertin, Rome, 1923 in During, 1998).
Beaucoup d’écrits ayant déjà été longuement divulgués sur ce sujet, nous nous intéresserons plus particulièrement à l’institutionnalisation des pratiques physiques, véritable dénominateur commun des enjeux de la logique externe.
En premier lieu, Pierre Parlebas définit un jeu sportif institutionnel comme étant un « jeu sportif régi par une instance officiellement reconnue (fédération) et ainsi consacré par l’institution ; un jeu sportif institutionnel, c’est un sport« (Parlebas, 1981, p.116). Les conséquences sont considérables essentiellement sur deux points : le système de règles établi et surtout le cadre compétitif. Nous savons que le sport favorise l’affrontement ludomoteur, la victoire et donc la réussite des uns au détriment de l’échec des autres et ce, dans un système très contraignant. La compétition officielle est donc un élément majeur de l’intensification du dopage sportif par le fait qu’elle entraîne aussi avec elle, le besoin du spectaculaire, la médiatisation des exploits sportifs et la multiplication des affrontements à un rythme effréné (pour des raisons essentiellement économiques) ; la lutte contre le dopage n’est guère armée face à ce cocktail détonant.
De surcroît, le dopage ne touche pas que les sportifs de haut niveau. Le sport, de par ses caractéristiques et les conséquences qu’il génère, peut toucher aussi l’amateurisme car ici comme ailleurs, il faut battre ses concurrents au sein de compétitions officielles. D’autre part, le sport amateur est indéniablement un ascenseur social vers le professionnalisme.
Bien entendu, rien n’empêche un individu de se doper au sein des pratiques non institutionnelles ou autocodifiées. Mais peut-on imaginer un dopage aussi soutenu?
Pour répondre à nos interrogations, observons de plus près les différentes formes sociales de situations motrices :
Tableau 3 : Les différentes situations sociales pratiques physiques en liaison avec la tendance à avoir recours de façon plus ou moins importante au dopage sportif (utilisation de produits illicites). Cette catégorisation de pratiques ludomotrices illustre le degré d’intensification du dopage sportif en fonction de trois traits distinctifs : le système de règles, le cadre compétitif et l’institution. On s’aperçoit que le dopage intensif serait tributaire de la souplesse plus ou moins grande du cadre compétitif et du degré d’institutionnalisation des situations motrices. Pour illustrer nos propos, prenons le cas du tennis : la forme jouée du tennis peut se décliner dans toutes les catégories ludomotrices. Un sportif qui alterne régulièrement les entraînements et les matchs officiels représente le club sportif dans lequel il est licencié ; en conséquence, nous pouvons affirmer qu’il pratique réellement un sport. En revanche, si, licencié dans ce même club, il joue librement avec des amis en utilisant les installations sportives et en participant occasionnellement aux tournois internes et informels du club, il pratique alors un quasi-sport. Par ailleurs, s’il est courant de jouer à des jeux de raquettes dans le milieu scolaire, ce sportif pratique des jeux sportifs didactiques. Enfin, si ces jeux se déroulent dans la rue, à la plage ou encore dans les centres de loisirs, il pratique des jeux post-sportifs, c’est-à-dire, selon J.C. Marchal, spécialiste des jeux sportifs, là où « les jeux peuvent s’enrichir de suggestions, de situations, de matériels et de « savoir-faire« issus des sports« (Marchal, 1990, p.11). En fait, plus le cadre compétitif devient souple et non obligatoire – et plus l’institutionnalisation diminue – alors, moins le sportif aura la tentation de se doper. En effet, la diminution de ces deux facteurs fait décroître le spectacle, la médiatisation et les enjeux financiers. L’autre facette de la logique externe du dopage : La logique individuelleDepuis quelques décennies, le culte de la performance (Ehrenberg, 1991) place le sportif au pinacle de l’excellence sociale. Il passe du héros populaire au héraut de la réussite et de la réalisation sociales. Ce déplacement social ne peut qu’encourager la prise de produits illicites. La tentation personnelle est forte de devenir un individu connu et reconnu par ses pairs et/ou d’être aisément à l’abri du besoin financier. Mais le revers de la médaille existe. Plus récemment, Alain Ehrenberg (1995 et 1998) démontre subtilement que le culte de la performance peut se révéler être un véritable piège qui se referme derrière le sportif. Dans nos sociétés modernes, le citoyen, et particulièrement le sportif, peut sombrer facilement dans la déprime si la place sur le podium n’est pas atteinte ou plutôt si la peur de l’échec devient insurmontable. L’autonomie relative de l’individu peut devenir pesante. En effet, un individu trop décidant, comme un individu trop obéissant peut devenir un individu perdant et perdu. « La rhétorique concurrentielle des années 80 laissait entendre que le premier venu pouvait réussir, celle des années 90 laisse craindre que tout citoyen peut sombrer dans la déchéance« (Ehrenberg, 1995, p. 17). Ainsi, le sportif peut-il rapidement devenir dépendant des substances illicites pour maintenir son niveau d’excellence mais aussi pour courir après des chimères. Dans un quotidien français, [[5]], l’ex-cycliste professionnel, Laurent Roux, après avoir avoué qu’il se dopait comme bon nombre de coureurs, confie ces terribles propos pour expliquer au journaliste le moment de sa décrépitude : « Je ne pouvais plus vivre du vélo. Je prenais déjà des antidépresseurs. J’ai doublé la dose de ma propre initiative. Je voyais tout en noir et je me renfermais sur moi-même« (Ducos, 2005, p. 17). Le sportif n’est pas exclusivement une machine à gagner ; il n'est pas moins un homme envahi de certitudes, de joies, mais aussi de doutes et d’angoisses. Ces dernières sont renforcées par la société actuelle, société de consommation valorisant les faux-semblants, la gloire subite mais éphémère et professant que le rêve n’est pas qu’illusion. Dans ce contexte, plus dur sera la chute pour le Don Quichotte des temps modernes. La logique externe ne peut pas se contingenter à des causes exclusivement extérieures au pratiquant, n’en déplaise à la majorité des enquêtés sportifs de la Faculté des sports d'Amiens qui placent le sportif et le sport, respectivement au troisième et au dernier rangs des responsables potentiels du dopage sportif (Collard, 2002). Résultat d’ailleurs fort logique en psychologie sociale ; les individus cherchent à valoriser, voire survaloriser leurs pratiques sociales et à dévaloriser celles qui sont éloignées de leur univers. Un sportif préfèrera donc améliorer consciemment ou inconsciemment son image et dans le même temps, faire incomber la responsabilité du dopage sportif aux sollicitations extérieures. S’il est indéniable que le système sportif, reflet de notre société, est plus ou moins contraignant et influençant (tout comme l’entourage du pratiquant), le sportif possède néanmoins une marge de liberté quant à ses choix et ses actions qui vont influencer la prise ou la non prise de produits dopants. C’est la logique individuelle. Imaginons un instant, un sportif pratiquant la course à pied ou le vélo dans un cadre compétitif et institutionnel ; si l’on sait qu’il est sportif professionnel et qu’il veut coûte que coûte devenir un grand champion ou gagner beaucoup d’argent, nous avons devant nous tous les ingrédients d’un éventuel dopage massif. En revanche, si un coureur ou cycliste professionnel pense comme Pierre de Coubertin que « le succès n'est pas un but mais un moyen de viser plus haut » et surtout que « l'essentiel n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu« , (Citations de Pierre de Coubertin) [[6]] alors, sa logique individuelle peut considérablement atténuer l’impact des influences extérieures sur l’utilisation de substances dopantes. Autrement dit, l’interprétation subjective du sportif sur la pratique motrice ainsi que ses motivations, ses convictions et ses valeurs, peuvent déplacer le curseur du dopage sportif dans un sens ou dans l’autre. N’oublions pas que l’homme peut être aussi rationnel, et comme le suggère le sociologue R. Boudon (Boudon, 1979), l’individu possède une marge d’action de par sa conscience individuelle. Si le tout n’est donc pas supérieur aux parties, l’espoir de voir l’homme agir pour garantir les vertus du sport n’est pas vain. Conclusion Nous avons vu que les logiques du dopage sportif peuvent donc être scindée en deux logiques interdépendantes, la logique interne et la logique externe ; cette dernière étant elle-même subdivisée en deux sous- logiques (figure 1) :
|
|
|
|||||
Figure 1 : Les logiques plurielles et interdépendantes du dopage sportif
Ces deux logiques étroitement liées expliqueraient le phénomène du dopage sportif.
Dans la figure 1 ci-dessus, on s’aperçoit que l’arborescence est circulaire, comme si le dopage était un circuit infernal dans lequel il paraît impossible de sortir. Le sport est un système dont les contraintes institutionnelles foisonnent en reproduisant les valeurs et les normes de la société démocratique. C’est dans ce système coercitif que le sportif doit fait ses choix en son âme et conscience. « En démocratie, l’inégalité des résultats n’est acceptable que si l’égalité des chances est respectée. La loyauté des concurrents, concept d’ailleurs central chez Coubertin, c’est d’abord la garantie qu’ils se pensent en citoyens comme les autres, s’efforçant d’être les meilleurs parmi leurs pairs. Et se gardant du piège de l’héroïsme, par lequel par lequel on s’affirme différent « (During, 2001, p. 60). Autrement dit, le sport valorise l’égalité des chances, supposée et espérée au départ, pour une inégalité à l’arrivée. En sport, il n'existe pas d’indifférence aux différences initiales ; c’est la logique sportive par excellence. Pour garantir un tant soit peut l'égalité des chances, on crée des catégories de poids (par exemple, en boxe et au judo), des catégories d’âge, des compétitions différenciées en fonction du sexe ; on va même jusqu’à créer des handicaps dans les courses hippiques pour rétablir l’équité théorique. De fait, le dopage ne peut qu'être nié de la part du sportif car les autres le nient aussi mais, implicitement, le sportif se dope parce que la plupart de ses homologues se dopent aussi. Répétons-le, la différence n’est acceptable qu’à la fin d’une compétition. Nous terminerons tout de même sur une note optimiste, en s'inspirant de Michel Crozier, spécialiste de la sociologie des organisations, qui soumet que « c’est donc l’homme lui-même qui doit porter la responsabilité première du changement« (Crozier et Friedberg, 1977, p. 448). C’est sûrement à ce prix que les pratiques sportives retrouveront les valeurs et l’esprit Coubertinistes. Eric DugasDgsEric@aol.com Références bibliographiques Boudon R. (1979). La logique du social. Paris : Hachette Littérature.Collard, L. (2002) « Regard neuf sur le dopage sportif ». In Esprit critique, vol.04 no.12, ISSN 1705-1045, consulté sur Internet (février 2005): http://www.espritcritique.org Crozier M. & Friedberg E. (1977). L’acteur et le système. Paris : seuil.
De Mondenard J.P. (2000). Dopage : l’imposture des performances. Mensonges et vérités sur l’école de la triche. Paris : Chiron Ducos J.M. (2005). « L’ex-champion cycliste raconte sa descente aux enfers » in Le parisien, lundi 20 novembre, p. 17.Duret P. (2001). Sociologie du sport. Paris, Armand Colin. (2004, Eds Payot & Rivages)During B. (1998). « Dopage : le questionnement des sciences sociales », in CNRS, Dopage et pratiques sportives. Expertise collective, octobre 1998, p.3-12.During B. (2001). Questions – Réponses sur le Dopage. In Contre pied, Revue du Centre national d'étude et d'information « EPS et Société », no.9, p 59-61. Ehrenberg A. (1991), Le Culte de la performance. Paris, Calmann-Lévy.Ehrenberg A. (1995), L'individu incertain, Paris, Calmann-Lévy.Ehrenberg A. (1998), La Fatigue d'être soi. Dépression et société. Odile Jacob.Guerrien B. (2002). La théorie des jeux. Paris, Economica.Marchal J.C. (1990). Jeux traditionnels et jeux sportifs : bases symboliques et traitement didactique. Paris : Vigot.Parlebas P. (1976). Activités physiques et éducation motrice. Paris : Revue EPS. Dossiers EPS, 4.Parlebas P. (1981). Contribution à un lexique commenté en science de l'action motrice. Paris : INSEP- Publications. Parlebas P. (2005). « L’éducation par le sport » in Vers l’éducation nouvelle, CEMEA, 517, p. 70-83.
[1] Journal L’équipe, le quotidien du sport français, du 23 août 2005 (p. 2-4).
[4] Concept défini par le sociologue français Pierre Parlebas par le « système des traits pertinents d’une situation motrice et des conséquences qu‘il entraîne dans l’accomplissement de l’action motrice correspondant» (1981, p.131).