La Corse : Une île-projet au coeur de la Méditerranée
Résumé :
L’identité de
Afin de comprendre ce phénomène, nous évoquons dans un premier temps les ancrages méditerranéens de l’identité corse, avant de voir comment le projet politique d’autonomie est envisagé par les acteurs politiques qui le portent comme un moyen de mobiliser ces référents identitaires comme ressources pour l’action politique en Corse. Pour ce faire, nous nous appuyons sur une démarche qualitative, construite à partir d’observations et d’entretiens avec les élus de l’Assemblée Territoriale de Corse, et pluridisciplinaire.
Abstract: « Corsica : a project-island in the
A part of the collective identity of
Mots-clés : Corse, Méditerranée, identité, territoire, île, projet politique, autonomie.
Keywords : Corsica,
« Il nous faut tenter de réveiller et de sacraliser
La question identitaire a une grande importance pour les Corses : « D’induve site ? »[1] « Di quale site ? »[2]. Comme pour d’autres sociétés méditerranéennes, il importe d’identifier l’Autre, d’en connaître les territoires et famille d’origine, chacun essayant ainsi de se positionner, soit en terme de parenté plus ou moins lointaine, soit en terme de voisinage.
Nous intéressant aux dimensions théoriques et empiriques du fait identitaire corse, nous avons construit une représentation de l’identité collective, reposant sur trois dimensions essentielles, qui interagissent entre elles : elle est un soi-disant, elle se définit par rapport à un environnement donné et elle est évolutive.
Toute identité collective est un soi-disant. Elle comporte une auto-définition : l’identité est donc un vécu, une expérience. Ll’individu se ressent comme membre d’une communauté. L’identité est aussi, bien entendu, un rapport aux autres, l’individu ne peut appartenir à une communauté si les autres membres ne le reconnaissent pas comme un des leurs. « L’identité donne un sens à l’existence », (Lamizet, 2002, p.5). En ce sens, l’identité repose également sur une éco-définition, c’est-à-dire quelque chose qui se définit en fonction d’un environnement au sens large : humain, géographique, économique, historique…
Dans sa dimension collective, elle est la construction d’un sentiment d’appartenance à une communauté, parfois attachée à un lieu, c’est-à-dire un environnement physique, matérialisé, particulier : un territoire. Et cette relation au lieu peut être vécue différemment selon les spécificités du territoire concerné.
La dimension territoriale est l’un des aspects que nous privilégions dans notre approche. Car l’identité collective corse fait largement référence à son ancrage territorial pour se définir, et plus particulièrement à sa particularité insulaire. Pour notre part, nous nous situons dans une approche du territoire telle que développée par Yves Barel et qui ne nous semble restrictive d’aucun sens ni d’aucune expérience. Pour lui, le territoire est :
« Un milieu de vie, de pensée et d’action dans lequel et grâce auquel un individu ou un groupe se reconnaît, dote ce qui l’entoure de sens et se dote lui-même de sens, met en route un processus identificatoire et identitaire », (Barel, 1990).
Ainsi, certains élus considèrent qu’il est difficile de faire comprendre aux continentaux, et notamment à l’Etat, la spécificité de leur situation par rapport à d’autres régions ou départements de taille et population comparables[3]. Mais faire le constat de cette incompréhension ne suffit pas si on ne la prend que comme une simple donnée. En effet, il est plus pertinent de la voir comme un regard particulier que les « continentaux » portent sur l’île et ses habitants :
« On la regarde vivre comme si, d’ailleurs, elle s’était arrêtée dans le temps et l’espace. L’étonnement, le désarroi ou encore l’agacement des continentaux devant l’immobilisme des îles, devant l’inertie des insulaires et leur difficulté à affronter la “modernité”, traduit bien l’incompréhension d’un rapport au monde si particulier que d’aucuns cherchent à dissimuler sous un discours stéréotypé », (Bosseur-Salini, 1997, p.448).
Ce regard a une signification plus profonde quant à la façon de considérer l’île. Les îles sont des mondes en soi, avec leurs faunes, leurs flores, leurs communautés humaines quand elles sont habitées, leurs organisations sociales, leurs langues, leurs propres règles de fonctionnement qui sont parfois différentes des règles d’organisation des Etats dont elles dépendent le cas échéant. Chaque île est donc un microcosme, ce qui justifie une approche globale de la réalité de chacune, (Meistersheim, 2001).
Enfin l’identité est également un processus de re-définition permanente, c’est-à-dire qu’elle n’est pas figée, statique. Son dynamisme fait qu’elle est amenée à évoluer, à se modifier en intégrant les changements sociétaux, globaux ou particuliers :
« [L’]identité est toujours en transformation puisque les contextes de référence de cette identité : contexte biologique, psychologique, temporel, matériel, économique, relationnel, normatif, culturel, politique… qui fournissent les significations, sont chacun en évolution. Elle est, à un moment donné, la résultante d’un ensemble d’autoprocessus (génétiques, biologiques, affectifs, cognitifs…) et de processus (relationnels et communicationnels, historiques, culturels…) formant entre eux un système de causalités circulaires. Elle est donc toujours un construit […] », (Mucchielli, 1999, p.10).
C’est-à-dire qu’en se confrontant à l’Autre, au regard qu’il porte sur nous, nous sommes amenés à nous positionner par rapport à ce regard et donc à nous re-définir continuellement. On peut alors lire l’identité comme à la fois ce processus et le résultat de ce processus de construction de soi.
Pour revenir à notre objet d’étude (Casula, 2006), l’identité de
Récemment encore, quand il s’est agi pour elle de se définir un projet politique, c’est vers ses voisines que son regard s’est tourné. En effet, au cours de ce qui fut appelé le « Processus de Matignon » (1999-2002), initié par Lionel Jospin alors premier ministre, les élus à l’Assemblée territoriale de Corse ont eu à travailler ensemble pour élaborer des propositions qui devaient servir à construire un projet politique pour
Nous ne rappellerons pas les remous provoqués par la découverte de la mise en scène de « l’affaire des paillotes » qui a provoqué le départ de Bernard Bonnet, successeur de Claude Erignac. Un climat de méfiance envers les représentants de l’Etat et les insulaires s’est installé dès lors sur l’île. L’idée que décidemment l’Etat Français n’arriverait jamais à comprendre les problèmes des Corses a commencé à s’ancrer chez une certaine frange de
Le 13 décembre 1999, à Paris, Lionel Jospin réunit un certain nombre d’élus corses (députés, conseillers territoriaux, conseillers généraux) ; il les invite à exercer leurs responsabilités d’élus et à faire des propositions pour l’île. Un certain nombre de réunions de travail vont alors être programmées qui vont voir l’élaboration d’un projet de modification du statut de
Parmi les propositions faites, l’autonomie s’est affirmée comme un projet possible, défendue non seulement par les élus nationalistes (certains d’entre eux la voyant comme une première étape vers l’indépendance, d’autres comme une organisation satisfaisante au regard des ressources et contraintes de
Conçue comme une forme d’organisation politique qui permettrait aux élus de fonder une action politique plus territorialisée, c’est-à-dire en lien avec les spécificités corses, l’autonomie est également alimentée par les acteurs qui s’en revendiquent, construite à partir d’un imaginaire commun, par des représentations collectives communes qui prennent leurs sources dans les exemples d’autonomie insulaire que connaît
Afin de comprendre ce phénomène, nous aborderons dans un premier temps les ancrages méditerranéens de l’identité corse, avant de voir comment ils peuvent nourrir les projets politiques portés par les élus en Corse.
Pour ce faire, nous appuierons notre argumentation sur une démarche qualitative, construite à partir d’observations et d’entretiens avec les élus de l’Assemblée territoriale de Corse, et pluridisciplinaire, puisque pour appréhender un objet aussi global que l’identité collective corse, sans le caricaturer, il nous semble intéressant de faire appel, outre notre propre discipline qui est la science politique, à l’histoire, à la géographie ou encore à l’anthropologie.
Si
Dans les premiers âges de
De la multi-dimensionnalité de l’identité corse
Notre intention ici n’est pas de réécrire une énième Histoire de
« Le fait que l’île ait quasiment toujours été dépendante d’une puissance extérieure, hormis le court épisode paoliste d’une Corse indépendante et maîtresse de ses institutions (1755-1769), a généré des attitudes séculaires de résistance et d’auto-régulation, qui ont pris différentes formes selon les époques et les conjonctures », (Dressler, 2004, p.6).
C’est cette tradition de résistance qui a, à notre avis, forgé d’une certaine façon cette réputation de terre violente qui perdure, depuis l’époque romaine jusqu’à nos jours. Mais nous reviendrons plus tard sur cette question de la violence, perçue par d’aucuns comme l’un des traits de l’identité corse.
Nous avons vu plus haut que l’îléité ne pouvait se concevoir sans une nécessaire relation à l’Autre qui permet au système insulaire de se définir et de se construire. L’analyse systémique nous permet de comprendre qu’un système, quel qu’il soit, est rarement fermé, son ouverture est la condition sine qua non de son adaptation. Appliqué au système identitaire corse, cela signifie qu’il ne peut se définir ex nihilo, mais qu’il s’est élaboré au cours de l’histoire en intégrant différents apports qui lui ont permis de se définir comme un système identitaire, culturel à part entière.
Il est difficile d’établir une hiérarchie des références constitutives de l’identité collective corse. Il nous semble cependant que l’identité corse, dans une première approche, se vit dans sa méditerranéité, définie comme « l’ensemble des caractéristiques communes, plus ou moins rémanentes que le mare nostrum a imposé aux civilisations qui la bordent » (Andréani, 2000, p.20-21) et parmi lesquels on peut citer le sens de l’honneur et le respect de la parole donnée, la famille comme élément central et fédérateur, et qui trouve son prolongement dans le clan qui, par la pratique du don et du contre-don, impose certaines règles de vie à l’intérieur de la communauté.
Cette méditerranéité historique de
Pour autant, ce regard historique sur les sources méditerranéennes de l’identité corse ne doit pas nous faire oublier ce qui fait aujourd’hui sa modernité, en ce sens où elle ne vit plus de façon exclusive selon les règles de vie anciennes que nous venons d’évoquer, même si on peut les retrouver dans des formes plus ou moins atténuées selon les situations :
«
C’est aussi ce qu’affirmait Jean-Guy Talamoni, leader du parti indépendantiste Corsica Nazione et conseiller territorial à l’Assemblée de Corse, au cours d’un entretien que nous avons eu avec lui :
« L’identité corse évolue. Elle s’ouvre sur l’extérieur plus facilement, la vie moderne, les nouveaux moyens de communication. Les Corses aujourd’hui, les jeunes Corses vivent comme les autres jeunes Occidentaux, puisque nous sommes quand même dans un système qui est, même si nous sommes Méditerranéens, force est de constater que c’est l’Occident qui s’est imposé, bien plus que, je dirais, notre appartenance au Sud, c’est, je dirais notre appartenance à l’Occident qui s’est manifestée avec le plus de force dans notre manière de vivre, pour des raisons historiques et géopolitiques ».
Cet aspect anthropo-historique bien sûr ne peut occulter ce qu’est la réalité géographique et géologique de
L’identité « historique » corse : le dialogue entre l’Italie et la France[5]
L’identité corse englobe une part d’italianité qu’on peut qualifier d’historique (Martinetti, 1991, p.42) car les épisodes pisans et génois ne sont pas sans avoir laissé de traces dans la société et la culture corses[6], notamment en matière linguistique, mais aussi pour ce qui est de certaines valeurs : culte de la mère, honneur et respect de la parole donnée. Certains aspects religieux ne sont pas absents non plus, si on se réfère aux rituels processionnaires, comme la granitola[7], à la dévotion particulière à certains saints et à l’importance que revêtent encore certaines fêtes particulières comme Pâques ou l’Assomption. Cette italianité n’est pas uniforme :
« La proximité entre
« La proximité entre
D’autres auteurs sont revenus sur cette proximité entre Corse et Sardaigne :
« Au plan psychologique, les sentiments de solitude, de minoration, de dépendance, de pessimisme […] se retrouvent chez les deux peuples et constituent un imaginaire commun. On peut citer la fameuse réflexion du Sarde Antonio Gramsci, sur le même thème, “le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté”, celle de Janine Renucci sur le “particularisme d’une terre (Corse) qui n’a jamais, ni pu, ni su maîtriser sa solitude” […] », (Ferrandi, 1999, p.19).
On ne peut nier qu’elle fait partie de l’univers des représentations collectives qui influencent les acteurs politiques (mais aussi les autres) en Corse, notamment pour ce qui est du devenir de
«
Mais il ne faut pas voir là le projet ni même la volonté d’un rapprochement politique avec l’Italie, comme ont pu le souhaiter certains irrédentistes comme les Muvristes, pendant
Même si aujourd’hui persistent ces référents italiens dans l’identité collective, ils ont cédé une large place à d’autres. Ainsi la « part française de l’identité corse » (Andréani, 2000, p.22) tient bien sûr au rattachement de l’île à
« Si proche de l’Italie, pourtant,
Francis Pomponi dans le Mémorial des Corses (1982) consacre tout un chapitre à cette période où
Cette mosaïque référentielle fait que l’identité corse ne se vit pas, et ne s’est jamais vécue, comme une fermeture sur soi. Elle se re-définit en s’appuyant sur son environnement.
La place de la MÉditerranÉe dans les projets politiques en Corse
Le regard que les élites politiques, culturelles, socio-économiques portent aujourd’hui sur l’espace méditerranéen tient au fait qu’elles y trouvent un certain nombre d’éléments d’inspiration sur le plan de ce qui pourrait advenir pour
Elle est une source d’inspiration pour un projet d’autonomie politique
A de nombreuses reprises, l’ancien président de l’Assemblée de Corse, José Rossi, s’est exprimé en faveur d’un renforcement des pouvoirs de
« Le Gouvernement a accepté cette voie réformatrice qui rapprochera
L’exemple en question est celui d’une autonomie au sein de l’ensemble national. Certes l’autonomie politique n’est qu’un des projets politiques possibles et envisagés par une partie des élus de l’Assemblée territoriale, pendant le processus de Matignon, l’autre projet étant celui d’une décentralisation plus poussée. Le projet de loi tel qu’il avait été rédigé au départ ne voyait l’autonomie que comme une seconde étape du statut de 2002 qui interviendrait plus tard.
La demande d’autonomie d’une partie de la classe politique corse est l’héritage d’une réflexion globale sur la situation de l’île dans ses rapports à l’ensemble national dont elle dépend, mais également sur les spécificités politiques, sociales, économiques, écologiques qu’induit l’insularité.
En effet, toute situation insulaire appelle à réfléchir la relation avec l’environnement, dans sa définition la plus globale, à la fois écologique et humaine. Ceux qui vivent sur les îles ressentent cette nécessité de façon impérieuse, et s’éveillent peut-être plus vite que d’autres à cet impératif écologique :
« L’île est un territoire, un microcosme qui permet de façon non utopique et avec une volonté à la fois individuelle et collective de réfléchir aux problèmes essentiels du monde. L’équilibre de la nature en premier lieu. Avec les questions d’environnement et de production d’énergie. Est-il utile de rappeler par exemple comment toutes les côtes au vent des îles du Ponant reçoivent un jour ou l’autre de plein fouet les effets des marées noires ? L’équilibre sur le plan humain ensuite. Avec les choix d’urbanisme et de construction, avec l’effort de tolérance nécessaire à l’égard de l’autre, qu’il soit étranger ou insulaire », (Sylvestre, 2004, p.11).
Au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, les habitants de
Ces deux événements ont contribué à forger un mouvement social corse et ont fait émerger la question du modèle de développement à envisager pour
Mais nous ne ferons pas ici l’historique des mouvements autonomistes ou nationalistes[8]. Nous noterons que les groupes autonomistes corses ou les élus qui ne s’opposent pas à cette solution politique s’appuient sur les exemples existant déjà dans l’Union européenne pour justifier leur revendication. Le choix de ce mode d’organisation politique s’est construit peu à peu, à partir du constat qu’une région insulaire ne peut pas être gérée de la même manière qu’une région continentale. Les exemples d’îles proches de
Les groupes autonomistes corses contemporains s’appuient sur les exemples existant déjà dans l’Union européenne pour justifier leur revendication, leur regard est également tourné vers
Dans le cadre du traité d’Amsterdam de 1997, les pays de l’Union européenne reconnaissent aux îles le caractère de régions spécifiques qui doivent faire face aux problèmes posés par leur insularité :
« Les îles sont des régions avec des traits particuliers : elles sont souvent marquées par la « super-périphéralité » ; un grand retard de développement économique par rapport aux régions continentales ; et les handicaps dus à l’insularité qui causent de graves problèmes dans le domaine des transports ainsi qu’en matière d’importation et d’exportation. En outre, les îles sont très souvent dépendantes des Etats pour les subventions nécessaires à leur survie […] Cependant les îles-régions possèdent aussi des atouts. Leur qualité de vie et leur cadre naturel est souvent supérieur à ceux des grandes villes (où résident 80 % des européens). Elles gardent plus longtemps une culture spécifique – qui peut être linguistique – ou simplement un mode de vie et un ensemble de coutumes », (Loughlin, 1999, p.15).
Pourtant, d’aucunes, comme les îles Ǻland ont pu servir de base de réflexion dans la volonté de certains de mettre en place un statut d’autonomie relative pour
L’autonomie est un moyen pour un Etat de préserver son unité tout en déléguant des compétences déterminées à une partie de sa population à qui il reconnaît un caractère spécifique au sein de la communauté nationale.
Le type d’autonomie qui nous intéresse ici est l’autonomie politique territoriale. C’est :
« Un ensemble de mesures qui visent à garantir un certain degré d’auto-identification à un groupe qui diffère de la majorité de la population de l’Etat mais qui est majoritaire dans une région donnée. L’autonomie implique une répartition des compétences entre les autorités centrales et l’entité autonome. Les compétences de l’entité portent généralement sur les affaires culturelles, économiques et sociales […] Par sa nature même, l’autonomie requiert une certaine coopération et une certaine coordination entre les autorités centrales et locales », (Lapidoth, 1999, p.27).
Onze entités insulaires connaissent d’ailleurs une situation d’autonomie interne : Ǻland, Féroé, Groenland, Man, Iles Anglo-Normandes, Madère, Açores, Canaries, Baléares, Sardaigne, Sicile (des moins au plus peuplées), soit plus de 8 millions d’Européens sur les 255 millions vivant en situation d’autonomie politique (Olivesi et al., 2000).
Le tableau suivant (Eurisles, 2000) permet d’avoir une vision comparative des situations d’autonomie des îles en Europe. Il recense les diverses situations politico-administratives des îles au sein de l’Union. On distingue les îles dont le statut relève du droit commun, c’est-à-dire qu’aucune spécificité juridique n’est reconnue au territoire insulaire, celles qui bénéficient d’un statut dérogatoire et enfin celles qui disposent d’un statut d’autonomie. Dans ces deux derniers cas, cette différenciation est généralement inscrite dans
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Inscrite dans la Constitution Nationale |
Capacité législative propre |
Différenciation |
Droit commun |
Iles de l'Ultrapériphérie |
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Martinique |
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Guadeloupe |
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Réunion |
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Canarias |
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Açores |
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OUI |
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Madeira |
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Iles de Méditerranée |
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Baleares |
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Corse |
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Sardegna |
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Sicilia |
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Vorio Aigaio |
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OUI |
Notio Aigaio |
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Kriti |
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Ionia Nissia |
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Iles d'Europe du Nord |
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Åland |
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Bornholm |
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OUI |
Gotland |
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Isle of Wight |
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Orkney |
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Shetland |
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Western Isles |
Aujourd’hui, la réflexion sur l’autonomie de
Le processus initié par Lionel Jospin prévoyait que les élus de l’Assemblée de Corse proposent donc un projet politique commun. Rappelons que cet objectif ne fut pas atteint puisqu’en mars 2000, deux motions furent votées par les élus, malgré les discussions et pourparlers : une motion propose une décentralisation « poussée » (dite « motion des 26 », par allusion au nombre d’élus l’ayant soutenue), l’autre l’autonomie politique pour
Deux projets politiques distincts sont donc affirmés ou réaffirmés au cours du processus de Matignon. Si certaines des propositions formulées sont identiques, leur différence fondamentale repose sur la façon dont ils envisagent les liens qui doivent unir
Au terme d’un processus assez long de concertation entre les élus insulaires et de négociation avec le gouvernement, une nouvelle loi modifiant le statut de
Le processus de Matignon a donc fait apparaître que le terme d’autonomie n’est plus aussi tabou concernant
Si, à la faveur du processus de Matignon, l’autonomisme nationaliste n’apparaît plus comme une « simple » revendication politique aux yeux des opinions publiques nationale et insulaire, mais comme un véritable projet politique pour
Cependant la référence aux exemples des statuts d’autonomies des îles méditerranéennes fut également mobilisée par les tenants d’une décentralisation poussée, comme Pierre Chaubon, élu territorial du groupe Corse Social Démocrate, maire de Nonza dans le Cap corse et principal contributeur de la motion « décentralisatrice »:
« S’il s’agit pour
On voit donc que la référence à l’espace méditerranéen, pour alimenter la réflexion sur le devenir politique de
De la modernitÉ de l ’identitÉ corse : le dialogue entre MÉditerranÉe et Europe
Si
« Pour bon nombre en effet,
Mais à travers la mise en place de partenariats économiques, politiques, culturels ou scientifiques, un nouvel élan méditerranéen se fait jour et appelle à une modernité de la part méditerranéenne de l’identité corse. On est là face à une véritable re-définition de la part méditerranéenne dans l’identité collective corse. L’appartenance commune à cette aire est devenue une source de créativité, notamment culturelle, pour l’ensemble des partenaires des réseaux méditerranéens qui se sont mis en place et que nous avons évoqué « chemin faisant ».
Cette envie de rencontre et d’action en commun peut trouver son explication dans la reconnaissance de la complexité de la situation de chacun des partenaires (notamment, si l’on s’intéresse plus particulièrement aux territoires insulaires) qui est en résonance et en interaction avec la complexité de
« Un ensemble complexe, à
Cet « être au monde » particulier repose sur la relation à l’Autre, perçue comme nécessaire et comme une forme de résistance à un occidentalisme, parfois vécu comme trop individualiste, alors que culturellement
Cette résistance repose sur la créativité de
Créé le 9 mai 1995, le réseau IMEDOC regroupe des îles de
Son objectif principal était de créer un « front commun des îles de
La finalité de cette association est de monter des projets à destination des habitants de ces îles dans un certain nombre de domaines définis par les partenaires de ce réseau : transports et infrastructures de communication, tourisme, environnement, pêche et aquaculture, développement des entreprises, culture et identité, etc. On peut ainsi évoquer certaines concrétisations de liens créés par le réseau IMEDOC. Par exemple dans le domaine culturel, on peut signaler la parution en 2002 aux éditions Albiana, d’un recueil intitulé Nouvelles d’IMEDOC, dans lequel huit auteurs venus des îles partenaires dans ce programme se sont réunis par l’écrit et l’imaginaire. On peut aussi évoquer, à destination des jeunes, notamment sportifs, la création de « jeux des îles », qui ont lieu tous les ans, sur une île différente. L’intérêt ici n’est pas seulement d’agir ensemble et d’échanger des savoir-faire entre acteurs politiques et économiques insulaires, mais également de promouvoir, notamment auprès des instances européennes, la spécificité du fait insulaire (bien que celle-ci ait déjà mis en place certains réseaux comme Eurisles[12]).
On assiste donc bien à une volonté des institutions de coopérer. Si le volontarisme des institutions et des acteurs de terrain (élus, membres du système économique et/ou culturel) est plus que nécessaire à la mise en place d’une coopération active et efficace, il ne peut se passer d’un vouloir être ensemble. Pour l’économiste Michel Rombaldi :
« Ce qui importe en fait, c’est le sentiment d’appartenance à un même ensemble, donc l’existence d’une volonté de se soumettre à un système de règles collectives et de fonder un avenir commun. De ce point de vue, la zone à envisager n’est nullement une question technique, c’est l’objet d’un enjeu dont les frontières ne sont pas fixées une fois pour toute par des déterminants géographiques ou ethniques. C’est le cas de la coopération institutionnelle en Méditerranée regroupant les zones qui se reconnaissent méditerranéennes et qui ont décidé de s’organiser sur cette base » (cité dans Meistersheim, 1999, p.109).
Ces processus de coopération entraînent à notre sens un renforcement de l’identité corse vu comme un dialogue entre Europe et Méditerranée (sans que cela suppose une remise en cause de l’appartenance à l’ensemble national français, car c’est par elle que
– l'identité légitimante qui relève de « la domination intériorisée et [de] la légitimation d'une identité normalisatrice, niveleuse, imposée d'en haut » (Castells, 1999, p.19) ;
– « l'identité-résistance est produite par des acteurs qui se trouvent dans des positions ou des conditions dévalorisées et/ou stigmatisées par la logique dominante : pour résister et survivre, ils se barricadent, sur la base de principes étrangers ou contraires à ceux qui imprègnent les institutions de la société » ;
– et « l'identité-projet apparaît lorsque des acteurs sociaux, sur la base du matériau culturel dont ils disposent, quel qu'il soit, construisent une identité nouvelle qui redéfinit leur position dans la société et, par là même, se proposent de transformer l'ensemble de la structure sociale », (Castells, 1999, p.18).
Mais Castells est plutôt pessimiste quant à la possible émergence d’une identité-projet. Il pense que, du fait de « la disjonction systémique entre le local et le mondial », « tout projet de vie réfléchi devient […] impossible, sauf pour l'élite » (Castells, 1999, p.22). Or, la coopération institutionnelle de
Un des domaines privilégiés de ces actions de coopération est l’environnement. En effet :
« Les problèmes liés à l’environnement sont bien souvent transfrontaliers et requièrent donc des solutions basées sur la coopération internationale. L’absence de droits de propriétés sur certains biens environnementaux les désigne comme des “ressources communes”, les solutions classiques de gestion des externalités butent sur les interdépendances et sur leur caractère supranational. Dans ces conditions, la coopération devint indispensable », (Rombaldi dans Meistersheim, 1999, p.115).
L’Europe est un médiateur d’autant plus important des relations intra-méditerranéennes – dans lesquelles
L’identité ne saurait être une structure figée, elle évolue dans le temps, elle ne peut survivre qu’en s’adaptant en partie aux multiples influences qui l’entourent. De son appartenance à
Le lien entre Méditerranée et Europe peut être source d’un véritable questionnement politique. Ainsi existe-il une réflexion sur une possible méditerranisation (Morin, 2000) de l’Europe, menée entre autres au sein du réseau de recherches Dynmed. Il s’agirait à partir de la culture commune de
« Construire pour le futur un modèle d’organisation politique qui libère en même temps la créativité et l’initiative, qui permette de trouver l’alliage entre culture et économie, de recomposer un humanisme fraternel capable d’éclairer et de dynamiser nos vies », (De Casabianca, 2001, p.66)[13]
Par-delà cette dimension européenne, il existe en Corse chez certains élus et représentants du tissu socio-économique et culturel de véritables attentes face à ce que peut apporter l’Europe en tant qu’institution. Il n’est pas anecdotique non plus qu’en 1999 ait été créée une Commission européenne à l’Assemblée de Corse, dont la présidence fut assurée de 1999 à 2004 par Jean-Guy Talamoni. On peut affirmer aujourd’hui que les leaders nationalistes ont une véritable attente envers l’Europe, notamment sur les questions concernant les questions de minorités et de langues minoritaires, mais également concernant le statut des îles dans l’Europe. Or pour certains analystes :
« Les nationalistes sont amenés à considérer que l'Europe est potentiellement une menace pour l'île, et doit être présentée à la population comme une puissance politique et économique à vocation dominatrice, au même titre que l'État français « colonisateur » », (Lefebvre, 1992).
Il existe de nombreux partenariats avec l’Europe (citons par exemple les différents programmes Interreg). Mais l’Europe, nous l’avons déjà évoqué, suscite un certain nombre d’espoirs chez les élus, bien sûr pour ce qui est des aides économiques auxquelles
L’ancrage européen a d’ailleurs été institutionnalisé par
« défendre les intérêts de
De tout ceci naît une interrogation légitime quant à la relation au territoire qui amène à ne pas prendre comme référent unique le territoire propre (l’île) mais aussi d’autres territoires, plus ou moins proches, plus ou moins lointains, tant sur le plan géographique que culturel, etc.
Le processus identitaire, c’est-à-dire la mise en place et la construction de l’identité, sa définition, se crée dans une relation avec des territoires qui sont eux-mêmes en contact, en interactions et en interrelations. Les niveaux sont enchevêtrés et inextricables, car on ne peut pas établir une hiérarchie des interrelations, on ne peut pas s’aventurer à dire laquelle est première par rapport aux autres. On pourrait le tenter à travers une démarche historique mais il est fort à parier que cela se ferait au prix d’une déperdition dans la représentation de la force des relations elles-mêmes.
Comme Jean-Pierre Boutinet nous l’enseigne, tout projet repose sur deux phases : l’élaboration et la réalisation (Boutinet, 1993). Ce faisant, il suppose la mobilisation de ressources humaines, financières, géographiques, sociales, politiques, etc. Il implique aussi la mobilisation d’acteurs par l’élaboration, la promotion et la réalisation du projet. Cette mobilisation autour d’un projet se nourrit à partir d’un imaginaire constitué par l’ensemble de représentations communes aux acteurs du projet, mais également des projections mentales sur ce que peut ou doit être l’avenir envisagé collectivement à travers la mise en œuvre du projet. Pour
L’un des élus que nous avons rencontré, le socialiste Jean Motroni, a conclu notre rencontre ainsi : «
Outre la dimension programmatique que comporte cette phrase, elle invite à
C’est pourquoi il nous semble que le processus de Matignon a fait émerger une nouvelle figure de l’île[15] qui était en latence, à notre sens, depuis les premiers mouvements sociaux qui ont agité l’île dans les années 1950-1960 : l’île-(en)-projet.
La généralisation de cette figure à d’autres îles est encore en question pour nous puisque notre expérience de terrain repose sur l’exemple corse uniquement, mais à travers notre fréquentation de l’univers insulaire à travers nos lectures, expériences, etc., l’hypothèse d’une généralisation nous semble tout à fait possible, tant la question de l’îléité est prégnante dans ces espaces.
La double graphie [l’île-(en)-projet] que nous avons décidé d’adopter pour comprendre la dimension projective de l’île demande une explicitation. Elle nous permet de décrire deux phénomènes complémentaires.
Le premier est celui de « l’île-projet » : l’île en tant que territoire possède une dimension projective : l’îlien ou le non-îlien se représente l’île et sa vie dans l’île à travers les figures de l’île évoquées par Anne Meistersheim : l’île-conservatoire, l’île-paradis…. L’île est alors bien plus que ça, bien plus qu’un territoire physique.
Mais ce faisant, elle devient projet pour le scientifique.
Du fait de sa complexité, elle appelle une approche globale car chaque île est un tout qui supporte difficilement une analyse disjonctive, disjonction qui pourrait nuire à la compréhension des phénomènes observés. L’île peut se concevoir comme un « laboratoire de la complexité » (Meistersheim, 1999, p.9), au sens où elle constituerait un pôle d’observation de phénomènes globaux, difficilement divisibles. Elle est également projet pour le poète, l’écrivain. Elle est lieu d’itinérance pour l’intellect et les sens. Elle nourrit un imaginaire qui va en faire surgir d’autres.
Retenons les exemples de l’Utopie de Thomas More ou encore du Guépard de Lampedusa, sans oublier tous ceux qui ont écrit sur, dans, ou à partir des îles, réelles ou fantasmées.
Enfin, elle est projet pour les acteurs. Ainsi l’île n’est-elle plus seulement ce territoire que l’on porte en soi, à la fois clos sur lui-même et ouvert sur le monde, mais, peut-être davantage, est-elle source de créativité pour les acteurs qui l’habitent : créativité politique, économique, etc.
D’où le second phénomène que nous avons choisi de fusionner avec le premier à travers le jeu des tirets et des parenthèses : l’île-(en)-projet. A partir de l’exemple corse que nous avons étudié – mais il nous semble que ce soit le cas pour d’autres espaces insulaires en Méditerranée et ailleurs –, il nous apparaît que c’est un type de territoire perpétuellement en projet, non seulement au sens de but intellectuel et initiatique pour certains, mais également au sens de construction politique, économique, humaine, etc.
Bien sur il n’est pas question de dire que les autres types de territoires ne possèdent pas de dimension projective (ce serait nier la démarche scientifique dans laquelle nous nous inscrivons), il s’agit plutôt d’affirmer que le caractère insulaire mérite une mise en exergue spécifique de cette dimension.
« Convaincus du fait que
Ils appellaient de leur vœu la création d’une union de
« [aurait] pour vocation de réunir Europe et Afrique autour des pays riverains de
Cet appel devait se concrétiser en juillet 2008. Le 13 juillet 2008 s'est tenu dans la capitale française le sommet des pays riverains de
Une « Union pour
L’identité méditerranéenne de
A l'instar de l'île,
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[1] « D’où êtes-vous ? » en corse, c’est-à-dire de quel village, de quelle vallée ?
[2] « De qui êtes-vous ? », c’est-à-dire de quelle famille, de quel clan ?
[3] D’ailleurs dans le document Territoire n°105, en 2004, l’INSEE montre qu’il n’est pas toujours fondé de vouloir comparer
[4] Georges Ravis-Giordani précise dans la note se reportant à cette référence : « Dans son essai, “
[5] Un autre aspect méconnu, celui-là, est l’orientalité qui est aussi celle de
[6] Nous ne développerons pas ici les aspects strictement historiques des relations entre les royaumes proto-italiens et
[7] Danse processionnaire au tracé spiralé.
[8] Voir bibliographie générale.
[9] La loi modifiant le statut de
[10] Même si pour eux, l’indépendance reste le but à atteindre.
[11] Par ailleurs, ce réseau s’est depuis développé puisque
[12] Réseau de coopération de régions insulaire, Eurisles (European islands system of links and exchanges) traite de thèmes liés à l'insularité à travers des études et des dossiers, des cartes, des liens et une base de données du réseau de coopération interrégionale entre les îles de l'Union européenne, ressources qu’il met à disposition sur le site : http://www.eurisles.org/. La collectivité territoriale de Corse considère ce réseau comme une mine d’informations précieuses pour mieux connaître toutes les implications des situations d’insularités.
[13] On retrouve ici l’argumentation développée par Edgar Morin dans plusieurs de ses ouvrages sur la nécessité de penser autrement notre rapport à l’humanité et à l’économie.
[14] Pour voir le détail de ces missions consulter le site de l’Assemblée de Corse : http://www.corse.fr/europe/bruxelles.php?id=8&id2=34.
[15] Qui vient à notre sens renouveler l’approche développée par Anne Meistersheim. En effet, l’analyse des propositions faites par les élus et la façon dont ils les ont défendues nous a amenée à reprendre la grille de lecture des phénomènes insulaires élaborée par